Médecine générale

Santé planétaire et médecine : comment participer à l'effort collectif pour préserver la planète ?

On sait aujourd'hui que beaucoup de catastrophes naturelles qui menacent la santé sont d'origine humaine. Pour prendre soin efficacement de la population, il faut donc aussi prendre soin de la planète. Au cabinet, des gestes simples sont possibles pour une pratique plus écologique et durable. De nouvelles résolutions 2023 en perspective.

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  • 06 Jan 2023
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    La santé de la planète est un domaine médical fondé sur les preuves, qui a pour but de comprendre les liens entre les activités humaines qui modifient l'environnement et leurs conséquences sur la santé humaine. Apparue en 2015 dans la célèbre revue médicale The Lancet, cette approche est encore assez méconnue en France.

    Pour accompagner les médecins généralistes à introduire les enjeux du développement durable dans leur pratique, le Collège de Médecine Générale (CMG) met à leur disposition une page dédiée et une fiche pratique. Un immense défi sanitaire est à relever et nous pouvons y prendre part avec « un peu de lecture et des changements simples dans nos cabinets » explique le CMG. De nouvelles résolutions pour 2023 ?

    Une solution miracle pour réduire ses déchets au cabinet

    B.a.-ba d'une démarche écologiste : la réduction et le tri des déchets. « Les cartons de vaccin, les revues en tout genre… finissent-ils TOUS au fond du bac à couvercle jaune ? » interroge la médecin généraliste, auteur du site Docdurable, une référence incontournable lorsque l'on veut intégrer le développement durable à son cabinet. Ainsi elle propose une solution simple : installer une poubelle spéciale déchets recyclables en accès facile sous le bureau.

    Moins classique mais encore plus efficace pour réduire ses déchets : le compostage. La gérante du site l'assure, « c'est une solution miracle [car] un cabinet produit largement assez pour nourrir un joli compost ». Marc de café, épluchures de fruits consommés à la pause déjeuner ou encore, essuies mains et draps d'examen sont hautement compostables. Un guide de l'ADEME est disponible pour ceux qui veulent se lancer.

    Une autre piste plus spécifique à l'exercice médical : expliquer aux patients qu'un médicament non utilisé ne doit pas être jeté mais rapporté à la pharmacie et qu'il ne faut prendre en pharmacie que les médicaments dont ils ont besoin. La réduction de la pollution des sols et eaux par les médicaments passe aussi évidemment par une prescription limitée et raisonnée du côté du médecin. Un kit de sensibilisation à la problématique des médicaments dans l'eau est disponible en ligne pour ceux qui souhaitent aller plus loin.

    « Les déplacements de moins de 1 km c'est à pied ! »

    Avec 30% des émissions de CO2, le secteur des transports est le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre. A notre échelle on peut limiter l'impact en réduisant autant que possible l'utilisation de la voiture. Le site Doc durable le conseille : les déplacements de moins de 1 km c'est à pied, ça prend à peine 10 minutes et les avantages sont nombreux « économie de carburant et donc d'argent, diminution de la pollution, bain de soleil et amélioration de votre endurance d'athlète ! ».

    Pour les autres déplacements, il faut essayer d'utiliser le transport le plus sobre possible en fonction de son activité. On pense donc vélo, transports en commun ou encore trottinette pour se rendre au cabinet ou en formation. Pour les visites à domicile, le bus ou le vélo ça paraît compliqué mais on peut limiter l'impact carbone de ces trajets en regroupant autant que possible celles qui sont programmées et non urgentes.

    Une éco-réunion ?

    Si l'on doit organiser une réunion sur son territoire, Il existe plusieurs solutions pour en faire une réunion « durable ». En plus de réduire leur impact carbone, c'est l'occasion de sensibiliser les professionnels conviés à la notion de santé planétaire.

    Parmi les propositions du CMG : prévoir un lieu et un horaire qui facilitent et suggèrent la mobilité active (marche à pied, vélo) ou partagée (covoiturage, transport en commun), proposer une restauration à base de produits locaux et de saison, servir de l'eau du robinet et non en bouteille. D'autres conseils simples pour des éco-réunions sont disponibles sur le site de l'ADEME

    Au-delà de ces actions quotidiennes, agir pour la santé planétaire passe aussi par de la documentation et de la formation. Le CMG conseille en premier lieu de lire la déclaration appelant les médecins généralistes du monde entier à agir en faveur de la santé planétaire. Elle contient en plus de nombreuses ressources internationales sur le sujet. D'autres ressources sont disponibles sur le site du CMG à la page dédiée. 

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    JDF