Infectiologie

Calendrier vaccinal 2022 : nouvelles recommandations contre le méningocoque B, la coqueluche et la grippe

Les autorités sanitaires ont publié le calendrier vaccinal 2022. On y trouve de nouvelles recommandations vaccinales contre le méningocoque B, la coqueluche et la grippe saisonnière. Qui est concerné, selon quels schémas et sur quels arguments scientifiques ? On fait le point dans cet article dédié.

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  • 29 Avr 2022
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    Le calendrier vaccinal 2022 (hors Covid) a été rendu public en début de semaine. Actualisé pour inclure les nouveautés en termes de vaccins disponibles, de prise en charge, ou encore de compétences des professionnels de santé impliqués dans la vaccination, il introduit aussi des nouvelles recommandations vaccinales concernant la prévention de trois pathologies infectieuses : les infections invasives à méningocoque B, la coqueluche et la grippe saisonnière. En voici les détails, accompagnés de précisions sur les éléments scientifiques justifiant ces nouveautés. 

    Vaccination contre le méningocoque B pour l'ensemble des nourrissons

    La vaccination contre les infections invasives à méningocoque (IIM) sérogroupe B par Bexsero® est désormais recommandée chez l'ensemble des nourrissons selon le schéma suivant : première dose à l'âge de 3 mois, deuxième dose à 5 mois, et dose de rappel à 12 mois (M3, M5, M12). Il est précisé que « la vaccination peut toutefois être initiée dès l'âge de 2 mois et avant l'âge de 2 ans [...] il est possible de co-administrer ce vaccin avec les autres vaccins du calendrier vaccinal, en fonction de l'acceptabilité des parents et du médecin ».

    L'introduction de cette vaccination systématique fait suite à la recommandation émise par la Haute Autorité de Santé en juin dernier. Le sérogroupe B étant à l'origine de 70% des IIM chez les nourrissons et jeunes enfants, la HAS recommandait alors la vaccination des nourrissons pour « favoriser une possible protection individuelle de tous les nourrissons qui persisterait jusqu’à l’âge de 4 ans (selon les données disponibles) et permet de lever la barrière financière, qui est l’une des sources d’inégalités d’accès à ce vaccin ». Elle précisait à l'époque que les données disponibles ne montraient pas d'impact de la vaccination sur le portage et donc sur la transmission mais que les données d'utilisation en « vie réelle », au Royaume Uni notamment, montrent une réduction entre 60 et 80% de l'incidence des IIM sérogroupe B. Concernant l’innocuité du vaccin, la HAS est tout à fait rassurante « Aucun signal de sécurité n’a été mis en évidence dans les pays où la vaccination par Bexsero® est mise en place ».   
        

    Coqueluche : vacciner la femme enceinte pour protéger le nouveau-né

    La vaccination contre la coqueluche est recommandée chez la femme enceinte à partir du deuxième trimestre de grossesse, en privilégiant la période entre 20 et 36 semaines d'aménorrhée, afin d'augmenter le transfert des anticorps maternels et d'assurer une protection optimale du nouveau-né. Cette vaccination doit être effectuée à chaque grossesse, une femme ayant déjà été vaccinée avant sa grossesse devra également être vaccinée pendant sa grossesse « pour que les anticorps transférés par passage transplacentaire puissent protéger efficacement le nouveau-né » peut-on lire. La vaccination pendant la grossesse peut se faire avec un tétravalent (dTcaP) puisqu'il n'existe pas de vaccin coqueluche non combiné. En l'absence de vaccination de la mère pendant la grossesse, la stratégie cocooning consistant à vacciner toutes les personnes susceptibles d'être en contact étroit avec le nourrisson pendant ses 6 premiers mois doit être poursuivie.

    L'introduction de cette vaccination dans le calendrier vaccinal fait suite à la recommandation vaccinale récemment émise par la HAS. Elle est justifiée entre autre par le contexte épidémiologique « plus de 90% des décès par coqueluche surviennent ainsi chez les nouveau-nés et les enfants de moins de six mois », l'efficacité du vaccin « en vie réelle » recueillie depuis plus de 10 ans à l'étranger « cette vaccination diminue les hospitalisations chez les nourrissons de moins de deux mois (de 58,3 et 84,3%) ; elle réduit également la mortalité par coqueluche des nourrissons de moins de trois mois (de 95% environ en Angleterre et au Pays de Galles) » lit-on dans la recommandation HAS en question.

    Nouvelle mesure de prévention collective contre la grippe saisonnière à destination des professionnels exposés aux virus porcins et aviaires

    Autre nouveauté, la vaccination contre la grippe saisonnière est maintenant recommandée chez les professionnels exposés dans le cadre professionnel aux virus grippaux porcins et aviaires.

    Il s'agit là « d'une mesure de protection collective visant à éviter la transmission aux animaux des virus influenzae humains et non pas comme une mesure de protection individuelle contre virus zoonotiques porcins ou aviaires ».

    Le calendrier est susceptible d'être mis à jour selon les actualités liées à la vaccination. Les professionnels de santé concernés sont donc encouragés à consulter régulièrement le site du ministère de la santé sur lequel est publié la version datée.

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    JDF