Neurologie

Tumeurs cérébrales : un test urinaire à microARN pour les détecter

Un test urine recherchant des microARN spécifiques pourrait permettre de dépister les tumeurs cérébrales quel que soit leur niveau de gravité et de développement. 

  • SvetaZi/iQStock
  • 27 Juin 2021
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    3 500 nouveaux cas de tumeurs cérébrales seraient diagnostiqués en France chaque année selon l’Institut du cerveau. Celles-ci peuvent se développer dans n’importe quelle zone du cerveau mais leur localisation définit généralement leur agressivité, car certains endroits sont plus difficiles à traiter que d’autres. Les tumeurs cérébrales représentent 2% de la mortalité par cancer.

    Comme toutes ces maladies, plus les tumeurs sont dépistées précocement, plus les chances de guérison augmentent. Mais, pour celles présentes dans le cerveau, le diagnostic est difficile à poser au stade précoce car les symptômes se manifestent tard, lorsqu’elles sont déjà développées, et la barrière hémato-encéphalique complique la recherche de biomarqueurs protéiques.

    Un test urinaire qui détecte la présence de microARN

    Des chercheurs viennent de mettre au point un outil de détection de ces tumeurs cérébrales très simple : un test urinaire. Leurs résultats ont été publiés dans la revue ACS Applied Materials & Interfaces le 1er avril dernier. Tout le travail des scientifiques a été de créer un test capable d’extraire les microARN de l’urine.

    Les micro-ARN sont des séquences non-codantes d’acides nucléiques présentes chez tous les êtres vivants et, en cas de tumeur cérébrale, certains de ces microARN pourraient servir de biomarqueurs. Autrement dit, si les résultats d’urine d’une personne présentent ces microARN, c’est qu’elle a une ou plusieurs tumeurs cérébrales. Une technologie très simple d’utilisation mais difficile à mettre au point. 

    Dépister les personnes malades à un stade précoce

    Les scientifiques ont d’abord équipé le dispositif de plus de cent millions de nanofils en  oxyde de zinc. Ceux-ci détectent un grand nombre de microARN dans les tests d’urine, bien plus que toutes les autres méthodes conventionnelles. De plus, ces nanofils ont l’avantage de pouvoir être produits massivement, ce qui permettra, si le dispositif est commercialisé à l’avenir, de fabriquer un grand nombre de tests et de dépister beaucoup de patients.

    Ensuite, les chercheurs ont voulu s’assurer que les microARN pouvaient servir de biomarqueurs. Ils ont donc comparé les échantillons d'urine de patients avec et sans tumeurs cérébrales. Ainsi, ils ont montré que leur test d’urine permettait de distinguer - entre 97 et 100% - les personnes malades et saines et ce, qu’importe la taille et l’agressivité des tumeurs.

    “Connaître l'état des malades avec une petite quantité quotidienne de leur urine”

    ”À l'avenir, grâce à une utilisation combinée de l'intelligence artificielle et de la télémédecine, les gens seront en mesure de détecter la présence du cancer, tandis que les médecins pourront connaître l'état des personnes malades avec seulement une petite quantité quotidienne de leur urine”, conclut Atsushi Natsume, l’un des auteurs de l’étude.

    À terme, les scientifiques espèrent donc pouvoir commercialiser cet outil pour dépister le plus de patients possibles, même - et surtout - lorsque leur tumeurs sont aux stades les plus précoces possibles. 

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