Onco-sein
Cancer du sein BRCA-muté : un inhibiteur de PARP dans les formes précoces
L’olaparib, un inhibiteur de PARP, donne des résultats impressionnants sur les cancers du sein BRCA-muté à la phase précoce et en relai de la chimiothérapie. L’interruption précoce de l’essai empêche de connaître le bénéfice complet sur la survie globale.
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Dans l’essai randomisé OlympiA, un inhibiteur de la PARP, l'olaparib 300 mg x 2 par jour, démontre un bénéfice majeur dans les formes précoces de cancer du sein BRCA-muté, en relais de la chimiothérapie.
Ces nouveaux résultats proviennent d’un essai de phase 3 sur 1836 patientes atteintes d'un cancer du sein de stade II-III gBRCAm et HER2-négatif avec un risque élevé de récidive après la fin du traitement local primaire et de la chimiothérapie adjuvante ou néoadjuvante.
L'étude a été présentée (LBA1) lors d'une session plénière de la réunion annuelle de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO) 2021 et a été publiée simultanément dans le New England Journal of Medicine.
Amélioration de la survie sans maladie invasive
Comparativement au placebo, les patientes sous olaparib ont une réduction de 42% du risque d’événements invasifs : récidive locale du cancer du sein, récidive métastatique du cancer du sein, autres nouveaux cancers ou décès, quelle qu'en soit la cause. Ces facteurs constituant le critère d'évaluation principal de l'étude, à savoir la survie sans maladie invasive (IDSF).
Après un suivi médian de 2,5 ans, le rapport de risque pour l'IDSF sous olaparib par rapport au placebo est de 0,58. C’est l’importance de ces résultats qui a incité le comité indépendant de surveillance des données à recommander la levée de l'aveugle de l'étude au moment de l'analyse intermédiaire.
Après 3 ans, 85,9% des patients du groupe olaparib et 77,1% du groupe placebo sont en vie et exempts de maladie invasive, soit une différence de 8,8%.
Probable amélioration de la survie globale
Pour le critère secondaire de survie sans maladie à distance (DDFS), défini comme l'absence de cancer du sein métastatique, de nouveau cancer et de décès toutes causes confondues, une réduction statistiquement très significative de 43% a été observée sous olaparib par rapport au placebo (HR, 0,57).
Les courbes de survie se sont séparées tôt et sont restées séparées, avec des DDFS à 3 ans de 87,5 % et 80,4 %, soit une différence de 7,1 % entre le groupe traité et le groupe placebo. Même si ces données ne sont pas matures du fait de l’arrêt prématuré de l’essai, moins de décès ont néanmoins été rapportés sous olaparib à 3 ans (survie globale à 3 ans 92,0% vs 88,3% ; HR, 0,68), bien que la différence n'ait pas atteint la signification statistique.
Une tolérance à long terme à surveiller
Les effets indésirables observés au cours d’OlympiA semblent limités et gérables, et correspondent aux effets déjà connus de l’olaparib. Les effets indésirables de grade 3 sont survenus chez plus de 10% des patients sous olaparib sont l'anémie (8,7%), la neutropénie (4,8%), la leucopénie (3,0%) et la fatigue (1,8%).
Les effets indésirables graves et les effets indésirables d'intérêt particulier, y compris un syndrome myélodysplasique/leucémie myéloïde aiguë, une nouvelle tumeur maligne primaire et une pneumonie, n'ont pas augmenté sous olaparib à 3 ans.
Modification probable du traitement précoce
Ces résultats ont des implications importantes pour le traitement du cancer du sein BRCA-muté au stade précoce. En dépit d’un suivi relativement court, les différences absolues dans la survie sans maladie invasive sont impressionnantes de l’avis des experts de l’ASCO, et même si la survie globale n'est pas encore statistiquement significative, ceux-ci pensent qu'une différence apparaîtra avec un suivi supplémentaire.
Il semble donc important de rechercher les BRCA1 et BRCA2 chez toutes les malades à un stade précoce (5% des cancers du sein) afin de proposer ce type de traitement. Il sera important de surveiller les taux de deuxième tumeur maligne, en particulier les leucémies, dans le suivi des participants à l'étude OlympiA.
L'olaparib a déjà été précédemment approuvé pour une utilisation dans les formes métastatiques du cancer du sein gBRCAm HER2-négatif.








