Onco-sein
Cancer du sein métastatique RH + : ribociclib et différents sous-types moléculaires ?
Pour les patients avec un cancer du sein métastatique surexprimant les récepteurs hormonaux, l'analyse du sous-type moléculaire pourrait permettre d'adapter plus finement le choix des traitements systémiques. Cette étude montre que le sous-type basal-like ne semble pas bénéficier de l'association ribociclib et inhibiteur de l'aromatase.
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Pour les patients avec un cancer du sein métastatique surexprimant les récepteurs hormonaux, la première ligne de traitement reconnue est une association entre une hormonothérapie et un inhibiteur de cycline de type CDK4/6. À ce jour, le sous-type moléculaire de chaque maladie n'est souvent pas connu à l'initiation du traitement et n’est utilisé que pour désescalader les indications de chimiothérapie adjuvante.
Dans cette étude exploratoire basée sur l'analyse rétrospective des patients inclus dans les différents essais avec le ribociclib en situation métastatique (MONALEESA-2, MONALEESA-3, et MONALEESA-7) et publiée dans le Journal of Clinical Oncology par le Pr Prat et Al, l'activité du ribociclib associé à un inhibiteur de l’aromatase a été analysée pour les différents sous-types moléculaires.
Une population hétérogène
Dans cette étude, les patients étaient sélectionnés sur la positivité des récepteurs hormonaux, comme cela est effectué en pratique clinique. Sur les 1160 tumeurs analysées avec la signature PAM50, on observe 46,7 % (542 patients) de tumeurs de type luminal A, 24% (278) de type luminal B, 14% (163) de normal-like, 12,7 (147) de HER2-enriched et 2,6% (30) de basal-like.
Un bénéfice en survie sans progression est observé dans la majorité des sous-types moléculaires : luminal A (HR = 0,63 ; p = 0,0007), luminal B (HR = 0,52 ; p < 0,0001), normal-like (HR = 0,47 ; p = 0,0005) et HER2-enriched (HR = 0,39 ; p < 0,0001). Seul le sous-type basal-like ne semble pas bénéficier de l'association (HR = 1,15 ; p = 0,77).
Des pronostics différents
Dans cette analyse, le risque de progression tumorale, par rapport au sous-type luminal A, est 1,4 fois supérieur pour les tumeurs luminal B, 1,3 fois pour les tumeurs normal-like, 2,3 fois pour les tumeurs HER2-enriched et 4 fois pour les tumeurs basal-like (variation statistiquement significative pour tous les sous-types à l'exception des tumeurs normal-like).
Vers une médecine toujours plus personnalisée
Ces résultats confirment la grande hétérogénéité des tumeurs RH +. Le bénéfice du ribociclib semble malgré tout être observé pour la grande majorité des patients, le sous-type basal-like n'ayant été retrouvé que chez 30 patients sur 1160.
L'intégration de ces signatures moléculaires dans les prochains essais cliniques et dans la pratique courante semble toutefois être la tendance devant l'hétérogénéité des pronostics observés.








