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Cancer de l’ovaire résistant aux platines : enfin de l’amélioration ?
L’ajout de l’adavosertib, un inhibiteur de Wee1, à une chimiothérapie par gemcitabine permet une amélioration de la survie chez des patientes traitées pour un cancer de l'ovaire avancé résistant aux sels de platine.
- fruttipics/istock
La protéine Wee1 est impliquée dans la réparation de l'ADN et permet la régulation du passage de la phase G2 à la phase M du cycle cellulaire. L'objectif d'une association de traitements entre un inhibiteur de cette protéine et une chimiothérapie par gemcitabine est de provoquer de nombreuses aberrations génétiques et d’induire une mort cellulaire.
Dans cette étude de phase 2 publiée dans The Lancet, une équipe de chercheurs a montré une amélioration de la survie chez les patientes recevant en plus de leur chimiothérapie par gemcitabine un traitement par adavosertib pour leur cancer de l'ovaire résistant aux sels de platine.
Un bénéfice en survie sans progression et en survie globale
Au total, 94 patientes ayant un adénocarcinome séreux de haut grade de l'ovaire résistant aux sels de platine ont été randomisées dans cette étude, les 2/3 recevant le traitement par adavosertib à 175 mg J1, J2, J8, J9, J15 et J16 en plus du traitement par gemcitabine 1000 mg/m² à J1, J8 et J15.
Au moment de l'analyse finale, la médiane de survie sans progression est de 4,6 mois chez les patientes ayant reçu l’adavosertib et la gemcitabine contre 3,0 mois chez les patientes traitées par gemcitabine et placebo (HR = 0,55, IC 95% = 0,35–0,90, p = 0,015). L'analyse en survie globale est également positive avec une médiane à 11,4 mois dans le groupe adavosertib et gemcitabine contre 7,2 mois dans le groupe contrôle (HR = 0,56, IC 95% = 0,35–0,91, p = 0,017). Le nombre de réponses objectives est également amélioré (23 % dans le groupe avec adavosertib vs 2 %).
Plus de toxicité médullaire
Le profil de tolérance est marqué par une nette augmentation de la toxicité hématologique de grade III à type de neutropénie (62% avec l'adavosertib contre 30% dans le groupe contrôle), d'anémie (31% contre 21%) et de thrombopénie (31% contre 6%). Les autres effets secondaires de grade III ou plus sont essentiellement de l'asthénie (16% contre 9%) et de l'hypertension (15% contre 3%).
Une voie à optimiser
Bien que le bénéfice clinique reste limité à quelques mois, il s'agit de l'une des rares études positives en survie sans progression et en survie globale dans les cancers de l'ovaire de haut grade résistants aux sels de platine. De ce fait, il s'agit d'une thérapeutique qui pourrait à l'avenir se révéler intéressante pour ces patientes.








