Cardiologie
HTA : le traitement intensif n’augmente pas le risque d’hypotension orthostatique
La crainte d’une hypotension orthostatique ne doit pas être un frein à un contrôle strict de la pression artérielle. Cette stratégie pourrait même réduire ce risque, selon une méta-analyse.
- banedeki/istock
Chez la plupart des patients hypertendus, y compris les plus âgés, la poursuite d’objectifs ambitieux de réduction des valeurs tensionnelles ne favoriserait pas particulièrement la survenue d’une hypotension orthostatique (HO), voire aurait même un effet protecteur.
C’est ce qui ressort d’une méta-analyse présentée au congrès virtuel de l’American Heart Association et publiée dans les Annales de médecine interne. Globalement, le risque d’hypotension orthostatique est réduit par les stratégies intensives de contrôle de la PA (OR 0,93, IC 95 % 0,86-0,89), sans impact de l’existence d’antécédents d’hypotension orthostatique avant la randomisation (p d’interaction = 0,80).
Cinq essais cliniques
Ce travail a colligé les données de près de 128 000 consultations de suivi de 18 466 patients inclus dans 5 vastes essais cliniques (AASK, ACCORD, SPRINT, SPS3 et UKPDS), qui avaient analysé l’impact de stratégies anti-hypertensives « agressives » sur le risque d’hypotension orthostatique, définie comme une diminution de la pression artérielle systolique d'au moins 20 mmHg et/ou de la pression artérielle diastolique d'au moins 10 mmHg, survenant lors du passage en position debout.
La réduction du risque d’hypotension orthostatique a été observée dans les 5 essais, l’effet le plus marqué ayant été rapporté dans l’étude SPRINT (OR 0,89, IC 95 % 0,80-0,98), qui avait comparé deux objectifs de PAS (<120 mm Hg vs <140 mm Hg).
Y compris chez les sujets âgés
La réduction du risque d’hypotension orthostatique est encore plus marquée chez les sujets non diabétiques et chez ceux dont la PAS est habituellement basse (<110 mm Hg vs >+ 110 mm Hg). Elle n’est pas modifiée par l’âge ou le sexe (39 % de femmes).
Une donnée importante quand on sait que les personnes âgées sont souvent considérées a priori comme à risque accru d’hypotension orthostatique los de l’administration d’un traitement anti-hypertenseur. Ceci constitue souvent un frein à l’intensification du traitement alors que les bénéfices de la baisse tensionnelle sont particulièrement importants dans cette population à risque cardiovasculaire élevé, a souligné le Dr Vivek Bhalla, qui a commenté les résultats de cette étude. Il a toutefois rappelé que dans ces études cliniques les patients sont suivis très étroitement, ce qui impose quand même une certaine prudence dans les conditions de la vraie vie.








