Oncologie
Cancer du sein : des marqueurs génétiques de la sensibilité au ribociclib
L’analyse poolée des altérations génétiques sur les ADN tumoraux circulants des patientes incluses dans les études MONALEESA a permis d’identifier des marqueurs prédictifs de sensibilité ou de résistance au ribociclib. Une voie vers une plus grande adaptation du traitement par cet inhibiteur de kinase cycline-dépendante (anti CDK4/6).
- Vladimir_Timofeev/istock
Le ribociclib a fait la preuve de son efficacité sur la survie en association à l’hormonothérapie chez des femmes ayant un cancer du sein avancé, mais le bénéfice varie d’une patiente à une autre. C’est donc pour mieux identifier celles ayant une forte sensibilité au ribociclib, mieux positionner ce traitement par rapport aux autres molécules et mieux comprendre les mécanismes de résistance qu’une analyse poolée des altérations génétiques rapportées chez les patientes incluses dans les études MONALEESA 2, 3 et 7 a été réalisée.
Les résultats ont été présentés en session orale au congrès de l’ASCO. Sur un total de 1703 plasmas étudiées en séquençage à haut débit à partir d’un panel de 550 gènes, une altération génétique, ou plus, a été retrouvée dans 1503 cas. Les 82 altérations génétiques dont la fréquence était supérieure à 2% et qui étaient présentes chez au moins 15 patientes dans chaque bras de traitement ont été sélectionnés.
6 familles de gènes
« Cette analyse a permis de définir 6 familles de gènes dont les altérations sont associées à une forte sensibilité au ribociclib : FRS2, MDM2, PRKCA, ERBB2, AKT1 E17K et BRCA1/2 », a précisé à Fréquence Médicale le Pr Fabrice André, l’un des auteurs de ce travail international. A l’inverse, les altérations de CHD4, ATM ou CDKN2A/2B/2C apparaissent comme des marqueurs prédictifs de résistance au ribociclib.
Pour le Pr Fabrice André, le fait que le CHD4, gène de remodelage de la chromatine, soit associé à une moindre sensibilité au ribociclib souligne le rôle majeur de l’épigénétique dans la résistance à l’hormonothérapie et aux anti CDK4/6.
L’impact de ces données pour la pratique clinique est encore limité, mais ces résultats ouvrent la voie à une approche plus personnalisée de la stratégie thérapeutique.








