Neurologie
Douleur neuropathique : efficacité intéressante de la toxine botulique A
Une étude randomisée versus placebo démontre une efficacité de la toxine botulique sur les douleurs neuropathiques périphériques.
- Mary Ann Chastain/AP/SIPA
De nombreuses observations cliniques suggèrent un effet antalgique propre de la toxine botulique A dans la douleur neuropathique. Une étude randomisée versus placebo, en double aveugle, sur 152 malades, montre une réduction de 77% de la douleur à 6 mois, et ce après 2 séries d’injection de toxine botulique A.
Une technique prometteuse
La toxine botulique A (dose allant jusqu’à 300 unités) a été administrée en 2 sessions de multiples injections sous-cutanées, réparties sur l’ensemble de la zone douloureuse, et à 12 semaines d’intervalle. L’évaluation a été réalisée à 24 semaines à l’aide d’une échelle visuelle analogique de la douleur.
La tolérance a été correcte, le principal effet secondaire étant la douleur lors de l’injection, présente dans les 2 groupes, et sévère dans moins d’un cas sur 3 également dans les 2 groupes.
Plusieurs facteurs prédictifs de la réponse à la toxine botulique sont mis en évidence dans cette étude, en particulier l’existence d’une allodynie et d’un déficit thermique modéré.
Des perspectives explicatives
Le mécanisme d’action supposé est l’inhibition de l’inflammation neurogène par blocage de la libération de neuropeptides vasoactifs et de l’expression du récepteur à la capsaïcine TRPV1. La place d’une éventuelle action centrale reste à déterminer.
Enfin, la toxine botulique A pourrait aussi constituer un moyen intéressant pour mieux comprendre les mécanismes moléculaires périphériques de la douleur rencontrée dans ces neuropathies périphériques.








