Journée internationale du cancer de l'enfant
Cancérologie : une nouvelle étude française pour soigner 600 enfants
A l’occasion de la Journée internationale du cancer de l’enfant qui a lieu ce 15 février, l’institut Curie lance l’étude nationale MICCHADO menée en collaboration avec Gustave Roussy et le Centre Léon Bérard de Lyon pour tenter de soigner 600 enfants dont les chances de guérison sont inférieures à 50%.
- frantab/Epictura
Lymphome, leucémie et tumeur cérébrale sont les principaux types de cancers pédiatriques. En moyenne, 1700 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année chez les enfants de moins de 15 ans et 800 chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans.
Prix et pourcentage de guérison
Comme nous l’expliquait récemment le Pr Gilles Vassal, Pédiatre oncolongue à l'Institut Gustave Roussy, "grâce aux progrès thérapeutiques des 50 dernières années, 80% des enfants à qui l'on diagnostique un cancer sont vivants et sans maladie à 5 ans, soit 3 enfants sur 4. Mais au prix de traitements lourds qui peuvent entraîner des séquelles cardiovasculaires, des complications neuropsychologiques et endocriniennes". Le traitement intensif de ces cancers laisse des traces. Même guéris, les enfants sont en proie à des interrogations qui ne sont pas de leur âge.
C'est pourquoi l’Institut Gustave Roussy insiste sur deux axes importants au travers de sa nouvelle campagne "Guérir le cancer de l’enfant au 21e siècle", dont Nicolas Sarkozy est le parrain : "améliorer la qualité de guérison des enfants et adolescents pour comprendre, dépister et prévenir les complications tardives à l'âge adulte" et "faciliter le parcours de soin en développant de nouveaux outils d'information et d'éducation thérapeutique sur des supports interactifs et digitaux", comme tel fut le cas pour les patientes atteintes d’un cancer du sein.
500 enfants et adolescents décèdent chaque année d'un cancer
Si 80% des patients pédiatriques guérissent, un enfant sur 5 en meurt. Soit 500 enfants et adolescents en France chaque année et 6 000 en Europe. "C'est la première cause de décès par maladie chez l'enfant", rappelle le Pr Gilles Vassal, que nous avions interviewé sur l'onco-pédiatrie lors de l'ESMO 2017.
"Certaines formes de cancers dites 'de haut risque' sont plus difficiles à soigner : les rechutes sont fréquentes et les cellules cancéreuses peuvent développer une résistance aux traitements. Pour ces jeunes patients, il est primordial de disposer, le plus tôt possible, d’informations précises sur les caractéristiques de leur tumeur, afin de choisir le meilleur traitement et de réagir rapidement s’ils deviennent inefficaces", explique sur son site l’Institut Curie.
MiCCHADO, nouvelle étude nationale
A l’occasion de la Journée internationale du cancer de l’enfant qui a lieu ce 15 février, l’institut lance l’étude nationale MICCHADO (Molecular and Immunological Characterisation of high risk CHildhood cancer At DiagnOsis) pilotée par le Dr Gudrun Schleiermacher pour mieux comprendre et mieux traiter ces cancers à haut risque. "A terme, l’objectif est d’identifier les patients dont le cancer risque de devenir résistant pour adapter au mieux les traitements et gagner ainsi la course contre la montre avec la maladie", explique cette dernière.
Cette étude, qui sera menée en collaboration avec Gustave Roussy (Villejuif) et le Centre Léon Bérard (Lyon), va associer 30 centres d’oncologie pédiatrique en France. Au total, "600 jeunes patients (enfants, adolescents et jeunes adultes) atteints de tumeurs à haut risque seront inclus à partir de février 2018 pour une durée de 6 ans".
"Nous incluons dans cette étude des enfants, adolescents et jeunes adultes présentant un cancer 'de haut risque', autrement dit, ayant une chance de guérison inférieure à 50%. Comme ce programme accepte tous les types de pathologie cancéreuse de haut risque, il peut devenir très vaste et apporter des réponses pour l’ensemble des enfants dans cette situation", précise dans une interview le Dr Gudrun Schleiermacher.
Les deux axes d'exploration de l'étude
Deux phénomènes jouent un rôle important dans la progression des tumeurs et leur résistance aux traitements : l’instabilité de l’ADN des tumeurs et les interactions immunitaires entre la tumeur et l’organisme du patient. "Nous allons donc régulièrement réaliser des prélèvements tumoraux et des prises de sang chez nos patients, explique-t-elle. Nous analyserons l’ADN tumoral et l’ADN circulant par séquençage à haut débit, mais aussi le micro-environnement de la tumeur et le système immunitaire du patient par des techniques spécifiques permettant de dresser une caractérisation détaillée du profil et de la réponse immunitaire". Une façon de "dresser le portrait moléculaire de ces cancers à haut risque en intégrant leur évolution dans le temps et leurs effets immunologiques".








