Infectiologie
Vaccination et PR : une interruption du traitement immunosuppresseur
Les patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde peuvent améliorer leur réponse à la vaccination contre la grippe en interrompant temporairement leur traitement par méthotrexate.
- Saaaaa/epictura
Chez les malades souffrant de PR, le traitement par méthotrexate diminue significativement la réponse immunologique à la vaccination antipneumococcique et contre la grippe saisonnière.
Pour lutter contre ce problème, une équipe de la Faculté de médecine de l'Université nationale de Séoul montre dans une étude publiée dans ARD que 51% des 49 malades dont le traitement au méthotrexate a été suspendu pendant 2 semaines avant et 2 semaines après la vaccination contre la grippe saisonnière ont obtenu une réponse anticorps satisfaisante (contre les trois antigènes du vaccin), versus 31,5% des 54 patients qui ont continué à recevoir du méthotrexate tout au long de l'étude (p = 0,044).
Un essai randomisé sur les modalités d’interruption du MTX
Dans cet essai prospectif randomisé, en groupe parallèle, les malades souffrant de PR et prenant une dose stable de MTX ont été randomisés entre : continuer le MTX pendant la vaccination (groupe 1), suspendre le MTX pendant 4 semaines avant la vaccination (groupe 2), suspendre le MTX pendant 2 semaines avant et 2 semaines après la vaccination (groupe 3) ou suspendre le MTX pendant 4 semaines après la vaccination (groupe 4).
Tous les participants ont été vaccinés avec un vaccin trivalent contre la grippe contenant H1N1, H3N2 et B-Yamagata. Le critère principal est la fréquence d'une réponse vaccinale satisfaisante (augmentation de 4 fois le titre des anticorps 4 semaines après la vaccination).
Une interruption de 4 semaines
L'augmentation du taux d'anticorps anti-H3N2 (IC à 95%) est significativement plus élevée dans les groupes 3 et 4 (12,2 (8,4 à 17,5), p <0,001 et 10,0 (6,8 à 14,8), p = 0,043 respectivement) que dans le groupe 1 (5,9 (4.3 à 8.1)).
Les réponses anticorps anti-B-Yamagata des groupes 3 et 4 sont plus élevées (4,7 (3,3 à 6,7), p = 0,048 et 6,1 (4,2 à 8,8), p <0,001, respectivement) que celle du groupe 1 (2,9 (2,2 à 3,8)).
Une poussée de PR est observée chez respectivement : 24,1%, 21,2%, 34,1% et 38,8% des malades dans les groupes 1, 2, 3 et 4 (p = NS).
En pratique
Les malades souffrant de polyarthrite rhumatoïde sont à risque d’infection et l’intérêt de la vaccination est bien démontré si elle est efficace. Or le méthotrexate réduit la réponse au vaccin antipneumococcique et contre la grippe saisonnière. Différentes modalités sont étudiées pour améliorer la réponse et l’interruption du traitement est l’une d’elle.
Ces résultats suggèrent que l'interruption du traitement par méthotrexate pendant 4 semaines augmente considérablement l'efficacité du vaccin, surtout lorsque la vaccination est réalisée au milieu de la période d’interruption (interruption 2 semaines avant et 2 semaines après la vaccination).
La valeur de cette étude est limitée par sa taille et seuls les patients atteints de PR stable et de faible activité de maladie ont été inclus. D'autres études montrant la généralisation de ces résultats chez des malades atteints d'une activité modérée ou élevée de la maladie sont nécessaires.
Cette interruption du traitement s’accompagne d’un risque de poussée de PR qui ne diffère pas entre les groupes, même s’il semble un peu plus élevé que dans le groupe qui maintient le traitement.








