Onco-Dermato

Mélanome de stades précoces : la peur de la récidive

Malgré un excellent pronostic, un nombre relativement élevé de patients suivis pour un mélanome localisé ont peur de la récidive, ce qui impacte leur bien-être psychologique.

  • PeopleImages/iStock
  • 14 Mar 2024
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    Dans la 80 % cas, les mélanomes sont diagnostiqués à un stade précoce et sont de très bons pronostics : 99,6 % de survie à 5 ans pour les mélanomes invasifs localisés, 100 % pour les mélanomes in situ. Les patients doivent ensuite être étroitement surveillés, pour dépister une éventuelle récidive ou l’apparition d’un autre mélanome, ce qui est une source d’inquiétude peu analysée dans les études. Une équipe etasuninenne s’est penchée sur cette question en menant un travail qualitatif auprès de 51 patients ayant été pris en charge pour un mélanome localisé (stade 0 à IIA).

    Les résultats de ce travail, publiés dans Jama Dermatology, montrent que malgré l’excellent pronostic, une proportion non négligeable de patients, y compris parmi ceux ayant eu un mélanome in situ, ont une peur de la récidive et un vécu négatif qui altère leur bien-être psychologique.

    Différentes dimensions analysées

    Il s’agissait de patients âgés en moyenne de 49,5 ans, des femmes dans 67 % des cas. Un tiers avaient eu un mélanome de stade 0, les deux autres tiers un mélanome de stades I-IIA. Les auteurs ont réalisé des entretiens semi-structurés et ont évalué le degré de crainte d’une récidive à l’aide du score Fear of Cancer Recurrence Inventory short frome (FCRI-SF). Plusieurs dimensions ont ainsi pu être explorés : émotions autour des rendez-vous dans le cadre du suivi, intensité de ce suivi, modifications du comportement vis-à-vis de l’exposition solaire, pensées sur la vie et la mort. Quelques 38 des 51 patients avaient un score FCRI-SF supérieur à 13, témoignant d’une peur significative de la récidive.  

    Anxiété, peur, inquiétude étaient des émotions fréquemment exprimées lors des entretiens, mais qui, selon les auteurs, ne sont pas forcément bien appréhendées par les praticiens qui suivent ces patients. Une problématique qui mériterait d’être mieux prise en compte.

     

     

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    JDF