Addictologie
Addictions aux opioïdes : dépistage de l’hépatite C pour tous
Dépister puis guérir, telle est la stratégie de prise en charge de l’hépatite C, une maladie dont le mode principal de contamination est l’usage de drogues intraveineuses.
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De nombreuses personnes qui souffrent de l’hépatite C sont soit d’anciens usagers de drogues intraveineuses soit des consommateurs actifs. Cette maladie virale est une cause majeure de décès causé par le développement d’une cirrhose ou d’un cancer du foie. Elle doit donc absolument être diagnostiquée et traitée.
De plus, les personnes souffrant d’addiction ont souvent une consommation d’alcool excessive qui est aussi toxique pour le foie et responsable de cirrhose. L’alcool et l’hépatite C ont donc une action synergique et vont encore aggraver l’atteinte hépatique.
Révolution thérapeutique
Le traitement de l’hépatite C a connu récemment une véritable révolution avec la mise à disposition des médicaments antiviraux d’action directe (AAD) très efficaces qui guérissent plus de 95 % des malades. Ces nouveaux traitements oraux pris pendant une durée de deux à trois mois n’entraînent que très peu d’effets indésirables. Le progrès est donc considérable si l’on compare ce nouveau traitement à l’ancien qui utilisait l’interféron injectable, un médicament peu efficace et très mal toléré par les patients.
Avec l’avènement des AAD, l’objectif est donc maintenant d’éliminer l’hépatite C. Cette maladie restant asymptomatique pendant de nombreuses années, d’anciens usagers de drogues intraveineuses qui ont cessé leur consommation restent porteurs du virus et peuvent le transmettre. Le dépistage est donc une étape fondamentale et commence par un interrogatoire détaillé du patient sur la prise de drogue actuelle ou ancienne, sur la consommation d’alcool mais aussi sur d’éventuels tatouages et soins dentaires.
Dépistage universel
Le dépistage doit être universel et un simple prélèvement sanguin suffit pour rechercher la présence du virus et pour instituer rapidement un traitement efficace si la recherche est positive. Cette stratégie a été validée par la Haute Autorité de Santé. Les nouveaux traitements de l’hépatite C peuvent être menés chez des usagers de drogues avec une consommation active. Une étude internationale a montré que chez ces patients, les AAD n’entraînaient pas d’effets secondaires supplémentaires ni d’interactions médicamenteuses. L’observance étant bonne, plus de 90 % des malades étaient guéris de leur hépatite à la fin du traitement.
Toutes les personnes souffrant d’une addiction aux opioïdes doivent donc être prises en charge : traitement de l’usage de drogues bien sûr mais aussi de la consommation d’alcool et de l’hépatite C, cause principale de mortalité qu’il est désormais possible d’éliminer.
Addiction aux opioïdes et hépatite C, liaison dangereuse








