Oncologie

Cancer après chimiothérapie : supériorité de la réadaptation cardiovasculaire en centre spécialisé

Après une chimiothérapie, les risques prédominants sont principalement cardiovasculaires compte tenu des traitements utilisés, souvent cardiotoxiques. Et il s’avère que la réadaptation cardiovasculaire en centre spécialisé est bien plus efficace que des exercices physiques réalisés hors structure de soins spécialisée.

  • 12 Oct 2023
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    Il existe un risque aggravé de morbidité et mortalité d’origine non cancéreuse dû aux différents traitements reçus par les patients ayant présenté un cancer quel qu’il soit. Et la cardiotoxicité de nombreuses chimiothérapies et anticorps n’est en effet plus à démontrer. Une rééducation onco-cardiovasculaire de qualité est donc nécessaire.

    L’essai Core prouve que la réhabilitation cardio-oncologique en centre spécialisé serait bien plus efficace qu‘une rééducation basée sur de simples exercices physiques réalisés en externe.

    Des patients à risque cardiovasculaire élevé

    Cet essai clinique prospectif, monocentrique et randomisé portugais est basé sur l’analyse de 75 patients adultes (dont 68 sont des femmes) ayant survécu à un cancer grâce à des traitements cardiotoxiques, ou ayant souffert d’une maladie cardiovasculaire. La moyenne d’âge était de 53,6 ans. Leur recrutement a eu lieu entre le 1er mars 2021 et le 31 mars 2022. Trente-huit (38) personnes ont été mises dans le groupe « réadaptation cardiaque en centre spécialisé » et 37 dans celui « exercice physique en externe ».

    Dans chacun des groupes, des exercices physiques (aérobies et de résistance) ont été effectués 2 fois par semaine sur une durée de 8 semaines. La principale mesure d’efficacité est le changement dans la consommation d’oxygène (V02 max) à 2 mois. La rééducation en centre spécialisé consistait en deux séances d'exercices combinés par semaine comprenant : un échauffement de 10 minutes, 30 à 40 minutes d'exercices aérobiques consistant en du vélo et/ou de la marche à 50 % à 80 % de la réserve de fréquence cardiaque initiale (note de 12 à 16 sur l'échelle de Borg), 10 à 15 minutes d'exercices de résistance dynamique, et 5 à 10 minutes de récupération.

    Une amélioration flagrante pour les centres de réadaptation cardio-oncologique

    L’augmentation moyenne (écart-type) du pic de VO2 était plus important que dans le groupe en centre de réadaptation cardiaque spécialisé que ceux en simple exercice physique en externe (2,1 ml/kg/min contre 0,8 ml/kg/min), avec une différence moyenne entre les groupes de 1,3 ml/kg/min (0,1-2,6 ml/kg/min). De plus, la réduction de la pression artérielle systolique a été plus importante dans le groupe « centre spécialisé » (-12,3 mm Hg vs -1,9 mm Hg). Même chose pour la PA diastolique (-5,0 mm Hg vs -0,5 mm Hg) et l'IMC (-1,2 vs 0,2). Les niveaux d’activité physique ont été également majorés dans le premier groupe (1035,2 équivalents métaboliques [METs]/min/semaine vs 34.1 METs/min/semaine), comme la QV (14.0 points vs 0.4 points), et les scores de connaissances en santé (2.7 points vs 0.1 points).

    De même, l'adhésion à l'exercice était plus élevée dans le groupe « exercices en centre de réadaptation cardiaque » que dans le groupe « exercices physiques en structures extérieures » (90,3 % vs 68,4 %).

    L’essai CORE démontre donc que la prise en charge de personnes ayant survécu à un cancer sur le modèle de programmes spécialisés en réadaptation cardio-oncologique dans des centres dédiés est bien plus efficace que des soins habituels incluant des activités physiques en externe.

     

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    JDF