Poisson cru

Précaution contre les vers : un ténia de près de 2 mètres attrapé après avoir mangé des sushis

En Californie, un homme a contracté un énorme ver parasite, un ténia, après avoir consommé des sashimis au saumon tous les jours. Une histoire qui rappelle que la consommation de poisson cru n'est pas sans risque, mais des précautions simples permettent de les éviter.

  • Par Yvan Pandelé
  • Photo de Diphyllobothrium non contractuelle (Prometheus, de Ridley Scott)
  • 21 Jan 2018
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    Estomacs sensibles, s’abstenir. L’histoire du jour nous vient d’un urgentiste américain, via l’émission de podcast médical « It won’t hurt a bit » (titre ironique).
    Un homme de 30 ans s’est présenté aux urgences de Fresno, en Californie, avec des crampes d’estomac et des diarrhées sanglantes, pour réclamer un traitement vermifuge. Devant le médecin, peu ému, il a déballé un solide argument : un long ver blanc enroulé autour d’un rouleau de papier toilette...
    La suite l’histoire est racontée par l’urgentiste en question, le Dr Kenny Bahn de l’hôpital de Fresno. Perclus de douleurs intestinales, l’homme avait profité d’un séjour aux toilettes pour s’adonner à quelques explorations. Face à ce qui ressemblait à « un morceau d’intestin » émergeant de son postérieur, il a « déroulé la piste » pour y voir plus clair. Avant de se rendre compte que le « boyau » frétillait encore.

    1,70 mètre de bonheur

    En fin de compte, c’est un spécimen de ver parasite plat que le patient hébergeait dans ses entrailles : un ténia. Une fois déroulé, il mesurait la bagatelle de 1,70 mètre de long, soit la hauteur d’un homme adulte. Le patient est reparti avec un traitement vermifuge, au cas où d’autres spécimens auraient jugé opportun d'élire domicile dans ses entrailles.
    Mais d’où venait le ver ? Selon toute probabilité, il s’agit d’un Diphyllobothrium, ou ténia du poisson. Grand amateur de cuisine japonaise, le patient consommait de manière quasi quotidienne des sushis et autres sashimis. Or le saumon cru du Pacifique, s’il n’est pas traité convenablement (par surgélation), est susceptible d’héberger des larves de Diphyllobothrium. Une fois dans son hôte définitif, ce vers parasite peut grandir jusqu'à mesurer dix mètres de long.

    Pas une raison d’arrêter les sushis

    Heureusement, ce type de ver ne se trouve pas dans le saumon européen, rappelle l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) dans sa fiche d’information dédiée. Comme la plupart des restaurants japonais s’approvisionnent en saumon de Norvège, il est possible de continuer à manger des sushis en France sans trop d’arrières-pensées, et ce d'autant que les normes sanitaires sont strictes. Il est en revanche conseillé de faire attention si l’on consomme du saumon pêché soi-même, notamment autour du lac Léman.
    De façon générale, toute consommation de viande crue – bœuf, porc, poisson – comporte un risque, faible mais réel, de contracter des parasites alimentaires. Mieux vaut donc congeler le poisson avant consommation, car la surgélation détruit les larves de parasites, afin d'éviter le ténai, mais également d’autres parasites plus embêtants comme l’anisakis, une petite larve responsable d'indigestions sévères.
    La plupart des cas d'anisakiase ont lieu au Japon ou en Australie, mais il y a peu, un Portugais avait eu l'honneur d'une publication dans le BMJ Case Reports.
    L’Institut Pasteur de Lille conseille un séjour d’une semaine à -20 °C. Dans le cas de l'anisakiase, les vermifuges ne suffisent pas et c'est l'extirpation des larves lors d'une endoscopie qui est en plus nécessaire.

    Au pire, les infections parasitaires sont en général bénignes, et les vermifuges efficaces. Reste l'aspect psychologique... Et pour les photos, rendez-vous ICI et . Bon appétit.

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    JDF