Génétique
Cancer de la prostate agressif : un nouveau gène lié à la maladie identifié
Des chercheurs de l’université du Minnesota-Twin Cities ont identifié un gène lié à une forme agressive et résistante au traitement du cancer de la prostate.

- Par Sophie Raffin
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- TanyaJoy/istock
Le cancer de la prostate est connu pour être un cancer progressant lentement avec un “bon pronostic”. Plus de 9 patients sur 10 sont en vie 5 ans après leur diagnostic. Mais il existe aussi des formes agressives et résistantes au traitement, laissant peu de chance aux patients. C'est sur la compréhension de ces tumeurs malignes dangereuses que les chercheurs de l’université du Minnesota-Twin Cities viennent de faire une avancée de taille.
Ils ont identifié un nouveau gène lié à la maladie. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Oncotarget du 25 juillet 2025.
Un gène favorisant la propagation de la tumeur et la résistance aux traitements
Les scientifiques se sont concentrés sur un groupe de gènes codant les protéines R-spondins (RSPO1/2/3/4). Ces dernières régulent entre autres la voie de signalisation Wnt qui est impliquée dans le développement de tumeurs.
En étudiant des milliers d'échantillons de tumeurs de la prostate, l’équipe a découvert que les altérations de RSPO2 étaient plus fréquentes que celles d'autres gènes R-spondin ou de certains gènes connus pour être impliqués dans le cancer (comme CTNNB1 et APC).
Les analyses ont montré qu’elles étaient présentes dans plus de 20 % des cancers métastatiques de la prostate. "Les patients présentant ces altérations présentaient des signes de maladie plus agressive, y compris des taux de mutation plus élevés et une plus grande complexité tumorale", précisent les auteurs dans leur communiqué.
Les travaux ont également révélé que l’expression du gène RSPO2 augmente la croissance des cellules cancéreuses et déclenche un processus biologique appelé la transition épithélio-mésenchymateuse (TEM). Cette dernière est connue pour favoriser la propagation tumorale et la résistance aux traitements standard. "Contrairement à d'autres gènes dans la même voie, RSPO2 semblait aussi réduire l'activité des gènes récepteurs aux androgènes, ce qui suggère qu'il entraîne un type de cancer de la prostate qui ne dépend pas des hormones pour la croissance.""Ces résultats soulignent que, dans le cancer de la prostate, RSPO2 fonctionne comme un membre unique de la famille de la R-spondin en favorisant les gènes et les voies de signalisation associées au cancer de la prostate agressif, et les amplifications de RSPO2 sont associées à de mauvais résultats chez les patients atteints de cancer de la prostate", concluent les auteurs.
Cancer de la prostate : Une découverte qui apporte une nouvelle cible thérapeutique
Par ailleurs, les chercheurs ont remarqué que la protéine RSPO2 avait des différences structurelles par rapport aux autres protéines R-spondins. Cela pourrait permettre aux scientifiques de concevoir des médicaments qui bloquent spécifiquement son activité.
Ainsi, pour les auteurs, le RSPO2 est "une cible thérapeutique prometteuse, en particulier pour les patients qui ne répondent pas aux traitements hormonaux existants". Une piste très peu explorée jusqu’à présent puisqu'il n'y a pas de médicament ciblant RSPO2 approuvé encore.