Covid-19

Un footballeur sur dix déprimé à cause de l’arrêt des championnats

Plus d’un footballeur sur dix présente les symptômes d’un état dépressif depuis le début de confinement et l’arrêt des compétitions.

  • Par Jean-Guillaume Bayard
  • matimix/iStock
  • 22 Avr 2020
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    Le confinement n’épargne personne, et les footballeurs ne font pas exception. Alors que près de la moitié des salariés confinés sont en détresse psychologique, plus d’un footballeur sur dix présente les symptômes d’un état de dépression depuis l’arrêt des compétitions. C’est le résultat d’un sondage réalisé par la Fifpro, le syndicat mondial des joueurs professionnels. Ils ont mené une enquête entre le 22 mars et 14 avril auprès de 1 600 athlètes (1 134 hommes et 468 femmes) évoluant en Angleterre, France, Suisse, Afrique du Sud ou encore aux États-Unis.

    Pas de reprise hâtive

    Le sondage révèle qu’un nombre significatif de footballeurs professionnels sont concernés par un état dépressif. Selon les résultats, “22 % des joueuses et 13 % des joueurs ont fait état de symptômes compatibles avec le diagnostic d’une dépression”. Cet état d’anxiété a été signalé par 8 % des joueuses et 16 % des joueurs interrogés. “Le pourcentage de joueurs signalant des symptômes était significativement plus élevé parmi ceux inquiets pour leur avenir dans l’industrie du football”, relève le syndicat mondial des joueurs, qui a réalisé le sondage avec l’hôpital universitaire d’Amsterdam.

    Après l’analyse des résultats, la Fifpro estime que l’inquiétude autour de la santé mentale des joueurs ne doit pas constituer un argument pour une reprise anticipée des championnats. “Si nous mettions la pression sur les joueurs afin de les faire revenir dans un environnement où ils pourraient sentir que leur sécurité est mise en danger, cela augmenterait plutôt leur anxiété et leur inquiétude”, a répondu Jonas Baer-Hoffmann, le secrétaire général de la Fifpro, lundi 20 avril lors d’une conférence de presse téléphonique.

    Une idée de la retraite

    L’enfermement engendré par le confinement tranche avec le mode de vie habituel des footballeurs, pouvant expliquer l’apparition de symptômes dépressifs. “Ils étaient dans leur bulle et maintenant, ils sont perdus car ils pensaient que la période de confinement ne serait pas aussi longue, analyse Philippe Godin, psychologue du sport à l'université belge de Louvain à l’AFP. On dit que la paresse est la mère de tous les vices. On y est”, affirme-t-il décrivant des joueurs qui se ruent sur les jeux, l'alcool, le sexe… Pour le psychologue, ce confinement est un exemple de ce que vivent la plupart des joueurs au moment de la retraite, souvent prise avant 40 ans. “Ils n'ont qu'un centre d'intérêt [le foot] et sans cela, ils sont perdus, en manque, au contraire de sportifs moins aisés qui étudient, qui travaillent.”

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    JDF