Cardiologie

Insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée : les iSGLT2 incontournables

La dapagliflozine, un iSGLT2 normalement prescrit dans le diabète, aurait un effet positif sur la santé des personnes avec une insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée (ICFEp) ou à fraction légèrement réduite (ICFEr).

  • Dmitriy Sidor/istock
  • 06 Fév 2023
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    Selon une étude parue en février 2023 dans le Journal of American College of Cardiology, la dapagliflozine, un inhibiteur des cotransporteurs sodium-glucose de type 2 (iSGLT2), permettrait une amélioration significative des symptômes de l’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée ou légèrement réduite.

    Dans l'essai DELIVER (Dapagliflozin Evaluation to Improve the Lives of Patients With Preserved Ejection Fraction Heart Failure), les effets de la dapagliflozine ont été analysés par rapport à l'état de santé de patients avec une insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée (ICFEp) ou légèrement réduite (ICFEr) en utilisant le questionnaire Kansas City Cardiomyopathy Questionnaire (KCCQ).

    Une étude randomisée et en double aveugle des patients atteints d’ICFEp et ICFEr

    L’essai (Deliver) a randomisé les patients atteints d’ICFEr et d’ICFEp symptomatiques entre la dapagliflozine 10 mg et le placebo. Le KCCQ a été évaluée à la randomisation, puis à 1, 4 et 8 mois. Le score total des symptômes (TSS) était un critère secondaire clé. L

    es effets de la dapagliflozine ont été étudiés sur les domaines KCCQ-TSS, limitations physiques, symptômes et qualité de vie.

    Des limites à cette étude

    Certains patients avaient des valeurs KCCQ manquantes bien que celles-ci aient été réparties de manière égale entre la dapagliflozine et les placebo. L'impact du traitement par la dapagliflozine sur l'état de santé à plus long terme n'a pas été évalué dans le cadre de cette étude.

    Et bien que l’étude DELIVER soit le plus grand essai sur personnes atteintes d’ICFE légèrement réduite ou préservée certains des sous-groupes étudiés étaient de taille modeste et leurs analyses n’ont pas été ajustées. De plus, les critères d'inclusion et d'exclusion pré-spécifiés pourraient avoir limité le recrutement de certains patients à très haut risque, ce qui pourrait affecter la généralisation des résultats.

    Des résultats encourageants

    Les analyses ont porté sur la comparaison des proportions de patients traités par la dapagliflozine et par le placebo avec des changements cliniquement significatifs dans le KCCQ.

    Sur un total de 5795 patients ayant un KCCQ à l’inclusion, les avantages de la molécule paraissent plus particulièrement prononcés sur les décès d'origine cardiovasculaire et l'aggravation de l'insuffisance cardiaque chez les patients ayant une FE légèrement réduite ou préservée mais une symptomatologie plus importante initialement.

    En effet, la dapagliflozine a globalement amélioré l’état de santé des patients présentant une ICFEp et une ICEFr en diminuant leurs symptômes et les limitations physiques et en rendant acceptable de leur qualité de vie.

    Les résultats obtenus confirment ainsi la légitimité des inhibiteurs des cotransporteurs sodium-glucose de type 2 (iSGLT2) dans la prise en charge de l’insuffisance cardiaque quel que soit son niveau de fraction d’éjection systolique. Ceci a débouché sur l'obtention d'une AMM européenne pour la dapagliflozine dans l'insuffisance cardiaque quel que soit sa fraction d'éjection systolique, y compris si celle-ci n'est pas abaissée.

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    JDF