Onco-Dermato
Sarcome métastatiques ou avancés : une piste thérapeutique intéressante
Les sarcomes sont des tumeurs mésenchymateuses rares, avec une survie médiane faible (entre 12 et 20 mois) pour lesquelles les médicaments cytotoxiques constituent le traitement de première ligne, par doxorubicine ou gemcitabine-docetaxel. L'association de durvalumab et de tremelimumab, des inhibiteurs de checkpoint (ICI), semble être un traitement d’intérêt dans le sarcome avancé ou métastatique où peu de traitements sont disponibles.
- Dr_Microbe/iStock
Cette étude de phase II monocentrique publiée dans le Lancet Oncology propose d’évaluer l'efficacité, la sécurité et les changements dans le microenvironnement tumoral dans les sarcomes traités par durvalumab, un anti-PD-L1, et par tremelimumab, un anti-CTLA-4.
NCT02815995 :



Des différences selon les sous-types histologiques
62 patients ayant reçu au moins une ligne précédente de traitement systémique ont été recrutés et ont bénéficié de 1500 mg de durvalumab et 75 mg de tremelimumab IV pendant quatre cycles, suivis de durvalumab seul toutes les 4 semaines pendant un maximum de 12 mois. Avec un suivi médian de 37 mois, la survie sans progression à 12 semaines était de 49 % (IC 95 % 36-61) pour l’ensemble de la cohorte.
Les résultats étaient très différents selon les sous-types histologiques : survie sans progression de 80 % à 12 semaines pour les sarcomes alvéolaires à parties molles contre 38 % pour les patients avec un cancer chimiorésistant. Le taux de réponse global était de 12 % selon irRECIST et jusque 40 % pour les sarcomes alvéolaires à parties molles.
Le micro-environnement tumoral comme biomarqueur ?
L'infiltration immunitaire et l’expression de PD-L1 ont augmenté au début du traitement. Les répondeurs avaient une infiltration de cellules T cytotoxiques (CD3+, CD8+ et PD-1+) plus élevée que les non-répondants en comparant les biopsies baseline aux biopsies en cours de traitement. Les sarcomes alvéolaires des parties molles sont particulièrement sensibles à l'immunité et présentent des modifications spécifiques du microenvironnement tumoral en début de traitement.
Le taux de réponse global était non significativement augmenté dans les sarcomes PD-L1 négatifs, suggérant que l'expression initiale de PD-L1 n'est pas un biomarqueur pertinent dans les sarcomes. Toutefois, tous les patients atteints de sarcome alvéolaire des parties molles en réponse tumorale sont devenus PD-L1 positifs.
Une place dans l’arsenal thérapeutique de demain ?
Cette étude rapporte une probable réponse spécifique selon l'histologie des sarcomes traités par une double inhibition de PD-L1 et CTLA-4. Une activité anti-tumorale particulièrement prometteuse a été observée dans les sarcomes alvéolaires des parties molles et mérite d’être attestée dans une étude randomisée. Les différences importantes de réponse aux ICI souligne le besoin de biomarqueurs permettant d'identifier les patients qui pourraient bénéficier de ce traitement.











