Infectiologie

Virus Respiratoire Syncytial : il menace aussi les adultes cette année

Le taux d'hospitalisation des personnes âgées infectées par le VRS serait plus élevé que d'habitude aux États-Unis à cette période de l’année.

  • ktsimage/istock
  • 17 Nov 2022
  • A A

    Cette année, environ 6 personnes âgées sur 100 000 ont déjà été hospitalisées à cause d’une infection avec le virus respiratoire syncytial (VRS), selon les données des US Centers for Disease Control and Prevention. Ce taux est bien sûr très inférieur à celui des enfants, mais il est anormalement élevé. Dans les années qui ont précédé la pandémie de Covid-19, les taux d'hospitalisation des personnes âgées étaient environ 10 fois moins élevés à cette période de la saison.

    La saison du virus respiratoire syncytial a commencé très tôt chez les enfants cette année, tant aux USA, qu’en France. Elle a abouti à un afflux massif d’enfants à l’hôpital et a débordé les urgences pédiatriques dans de nombreuses régions des États-Unis ou de France, mais les adultes seraient également touchés en masse par le VRS.

    Bien que le VRS ne soit généralement pas souvent responsable d’hospitalisations chez les adultes, il peut parfois donner une maladie grave, voire mortelle, pour les personnes âgées et les personnes immunodéprimées ou souffrant de maladies chroniques.

    10 fois plus d’adultes touchés par le VRS

    Aux États-Unis, le suivi des virus comme le VRS n'est pas aussi rigoureux que celui du SARS-CoV-2 de la Covid-19, de sorte qu'il est difficile de savoir exactement combien d'adultes tombent malades à cause du VRS. Le nombre de cas de VRS est calculé à partir de déclarations volontaires envoyées à quelques dizaines de laboratoires qui ne représentent qu'un dixième de la population, et les rapports sont ensuite transmis au CDC.

    Selon les estimations, il y aurait chaque année aux États-Unis entre 10 000 et 15 000 décès d'adultes liés au VRS et environ 150 000 hospitalisations pour une infection respiratoire aiguë à VRS.

    Une méta-analyse récente sur des adultes âgés de 60 ans et plus dans les pays industrialisés montre que la charge de morbidité du VRS est sous-estimée avec beaucoup plus d’hospitalisations pour une infection respiratoire aiguë à VRS qu’envisagé habituellement. Les personnes âgées hospitalisées pour une infection respiratoire aiguë à VRS sont également plus susceptibles d’en décéder.

    Les adultes plus touchés par le VRS cette année

    Est-ce que cette épidémie des adultes est liée au grand nombre de cas chez les enfants ou est-elle liée à la « dette immunitaire », le VRS n’ayant donné que peu de cas les années précédentes, on ne le sait pas encore, mais le problème actuel n’est pas négligeable alors que la Covid-19 est toujours là et que la grippe est précoce également cette année.

    Le VRS se manifeste chez les adultes de la même manière que chez les enfants. Il peut ressembler à un rhume ordinaire avec un écoulement nasal, une toux, des éternuements, de la fièvre et une respiration sifflante, et des symptômes qui durent généralement une semaine ou deux, puis disparaissent.

    Mais chez certains adultes, comme les personnes âgées ou immunodéprimées, le VRS peut devenir dangereux car il peut entraîner une déshydratation, des difficultés respiratoires et des affections plus graves comme une pneumonie ou une bronchiolite.

    Des précautions chez les personnes à risque

    Les adultes qui risquent le plus d’avoir une forme grave d’infection à VRS sont les personnes âgées de 65 ans et plus, les personnes dont le système immunitaire est déprimé, quelle qu’en soit la cause.

    Il s'agit notamment des personnes qui suivent un traitement anti-cancéreux, des transplantés, des personnes séropositives et celles qui prennent certains immunosuppresseurs pour des maladies auto-immunes comme le lupus, ou la polyarthrite rhumatoïde ou une maladie de Crohn.

    Les adultes souffrant de cardiopathies, comme une insuffisance cardiaque, ou de pneumopathies chroniques, comme l'asthme ou la BPCO, sont également plus susceptibles de devoir être hospitalisés s'ils attrapent le VRS.

    Entre les sous-variants de la Covid-19, la grippe et le Virus Respiratoire Syncytial, on n’en a donc pas fini avec les masques, les mesures d’éviction et les hospitalisations.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF