Neurologie

Valproate et dérivés : décryptage des nouveaux risques

De nouveaux risques liés à la prise de valproate et ses dérivés avaient été rendus disponibles cet été par l'ANSM, l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament. Le courrier d'information ayant été envoyé aux professionnels de santé en plein mois de juillet, il a pu passer inaperçu. On refait donc le point ce jour. 

  • Bacsica/istock
  • 22 Oct 2022
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    Cet été, de nouvelles données sur les risques liés à l'utilisation du valproate et ses dérivés ont été rendus disponibles par l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament. L'Ordre des Médecins décrypte dans son dernier bulletin ces nouvelles données qui concernent l'utilisation de la Dépakine, de la Micropakine, du Dépakote et de leurs génériques.

    Avant toute chose, l'ANSM a rappelé que le valproate et ses dérivés sont formellement contre-indiqués pendant la grossesse dans la prise en charge des troubles bipolaires et qu'ils ne doivent pas être utilisés chez les femmes enceintes épileptiques sauf en l'absence d'alternative thérapeutique.

    Des risques de malformations oculaires jusqu'alors méconnus

    La première actualisation a porté sur l'ajout du risque de malformations oculaires pour les enfants exposés au valproate et à ses dérivés. A cela s'ajoute une réévaluation, minime, du risque global malformatif estimée désormais à 11% contre 10,73% jusqu'alors.

    Enfin l'ANSM précise que dans le traitement de l'épilepsie, la prise de plusieurs médicaments dont du vlaproate expose l'enfant à naître à un risque plus élevé de malformations congénitales majeures par rapport à la prise de plusieurs médicaments sans valproate.

    Des troubles de la fertilité masculine

    Nouveauté 2022 également, des précisions sur les troubles de la fertilité masculine lors de l'exposition au valproate ont été données par l'Agence du médicament. La molécule peut nuire à la fertilité par la diminution de la mobilité des spermatozoïdes en particulier. Un effet réversible après au moins 3 mois d'arrêt de traitement ou possiblement par la diminution de la dose.

    Il est donc nécessaire d'informer les patients sous traitement lorsqu'ils ont un projet de parentalité pour évoquer avec eux une possible adaptation de leur traitement. 

    Une prescription très encadrée chez les jeunes femmes

    L'analyse du bulletin du CNOM rappelle ainsi les éléments essentiels de la prescription du valproate et ses dérivés. Ils ne doivent pas être prescrits aux jeunes femmes en âge de procréer. En cas de prescription, une contraception efficace pendant toute la durée du traitement est obligatoire.

    La prescription de ces traitements chez les jeunes femmes est exclusivement faite par des spécialistes (neurologue, psychiatre ou pédiatre selon le contexte) après information complète de la patiente, suivi de la signature d'un accord de soins et des réévaluations régulières notamment en cas de projet de grossesse.

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    JDF