Onco-thoracique

Covid-19 et retard de soins : majoration des décès par cancer du poumon

Les experts de la coalition du Royaume-Uni contre le cancer du poumon estiment que les épisodes de confinements liés à la Covid-19 ont majoré les délais de diagnostic et de traitement du cancer du poumon.

  • Drazen Zigic/istock
  • 21 Janvier 2022
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    La coalition du Royaume-Uni pour le cancer du poumon (UK Lung Cancer Coalition - UKLCC) s’inquiète d’un retard de prise en charge des patients avec un cancer pulmonaire en contexte de Covid-19. Cet article paru dans The Lancet Oncology en décembre 2021 rapporte l’inquiétude des autorités sanitaires anglaises spécialisées dans le cancer du poumon face aux conséquences de la pandémie sur le stade au diagnostic et la diminution des possibilités de traitements curatifs.

    D’après leurs analyses cela devrait s’associer à une majoration du taux de décès à 5 ans par cancer pulmonaire de 4,8 à 5,3%. Le National Lung Cancer Audit doit publier début 2022 ses données qui devraient aller dans ce sens et montrer que la pandémie Covid-19 a fait chuter le taux de traitements curatifs des stades précoces de cancer du poumon.

    Remise en question des objectifs de soin

    Les autorités s’inquiètent car elles s’étaient données comme objectifs d’atteindre un taux de survie à 5 ans tous stades confondus de 25% en 2025, ainsi qu’un taux de diagnostic aux stades précoces I et II de 75%. Ces objectifs semblent être remis en question avec le contexte sanitaire actuel.

    Robert Rintoul, le président de l’UKLCC parle d’un « impact dévastateur » sur les diagnostics précoces ; « beaucoup de praticiens voient arriver des patients atteints de cancers du poumon dans des états que nous ne voyions plus depuis les années 1980s ou 1990s ».

    Accroissement des inégalités d’accès aux soins

    Une autre difficulté dans le contexte de la pandémie est l’accès au traitement curatif comme la radiothérapie stéréotaxique : les délais de prise en charge, anormalement équilibrés sur le territoire, se sont aggravés. De même Vidan Masani, président de la British Thoracic Society Lung Cancer and Mesothelioma Specialist Advisory Group rapporte que les médecins voient arriver à leur consultation un plus grand nombre des patients avec des stades avancés ou inopérables.

    Une des solutions pour tenter de limiter cette inégalité de prise en charge sur le territoire serait de développer le dépistage scanographique, non encore mis en place en routine.

    Un violent retour en arrière

    Cet article fait prendre conscience des conséquences de la pandémie de la Covid-19 sur la prise en charge des patients atteints de cancer du poumon, mais probablement aussi pour ceux atteints d’autres pathologies.

    D’autres articles sur ce thème en provenance d’autres régions du monde devraient être publiés dans les mois qui viennent. Car les conséquences de la Covid-19 sur 2 ans de prise en charge médicale ne sont pas négligeables et devront être mesurées par les différents acteurs de santé.

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