Onco-thoracique

Cancer du poumon : l’arrêt du tabac améliore la survie et doit être accompagné

Après un diagnostic de cancer bronchopulmonaire, quel qu’en soit le type, l'arrêt du tabac est associé à une amélioration de la survie des malades. Cet arrêt du tabac doit donc être expliqué et accompagné, étant donné ses enjeux.

  • Pascal Kiszon/istock
  • 04 Janvier 2022
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    Selon une étude publiée dans le Journal of Thoracic Oncology, les malades souffrant d'un cancer bronchopulmonaire qui arrêtent de fumer après le diagnostic du cancer voient leur survie globale s'améliorer de 29% par rapport aux patients qui continuent de fumer après le diagnostic.

    Tels sont les résultats d'une méta-analyse résumant les preuves scientifiques actuelles permettant de déterminer si l'arrêt du tabac au moment du diagnostic ou aux alentours a un effet bénéfique sur la survie des patients atteints de cancer du poumon.

    Une large méta-analyse

    Les chercheurs ont réalisé une méta-analyse des études publiées sur l'arrêt du tabac après un diagnostic de cancer du poumon et ont trouvé 21 articles couvrant plus de 10 000 patients, publiés avant octobre 2021. Les chercheurs ont constaté que l'arrêt du tabac après le diagnostic serait significativement associé à une amélioration de la survie globale (SRR 0,71, IC à 95 % 0,64-0,80).

    Cette amélioration de la survie globale s'observede manière cohérente chez les patients atteints de cancer bronchopulmonaire non à petites cellules (SRR 0,77, IC à 95 % 0,66-0,90, n études = 8), de cancer bronchopulmonaire à petites cellules (SRR 0,75, IC à 95 % 0,57-0,99, n études = 4), ou de cancer du poumon des deux types ou de type histologique non spécifié (SRR 0,81, IC à 95 % 0,68-0,96, n études = 6).

    Accompagner l’arrêt du tabac

    Selon cette méta-analyse, l'arrêt du tabac peut donc jouer un rôle positif majeur dans la survie du cancer du poumon. En effet, la fumée du tabac favoriserait la croissance, la progression et la dissémination de la tumeur. Le tabagisme persistant diminuerait l'efficacité et la tolérance à la radiothérapie et au traitement par voie générale. Surtout, il augmenterait le risque de complications post-opératoires et de seconds cancers primaires.

    Cette étude suggère donc que les médecins devraient sensibiliser les malades atteints de cancer du poumon aux bénéfices de l'arrêt du tabac, leur en expliquer les raisons, même après le diagnostic, et leur fournir tout le soutien psychothérapeutique et médicamenteux nécessaire à l'arrêt effectif du tabac. Si cette stratégie fait intervenir l’oncologue, le médecin traitant et un spécialiste de l’arrêt du tabac, voire un psychothérapeute, les actions et le discours doivent être cohérents et coordonnés entre tous les acteurs.

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