Neurologie
Covid-19 : la vaccination n'augmente pas le risque de paralysie faciale
La paralysie faciale de Bell a été soupçonnée d’être un effet secondaire à la vaccination contre la Covid-19. Pourtant, elle serait plus présente chez les personnes infectées par le SARS-CoV-2 que chez les vaccinés.
- Doucefleur/iStock
Appelée paralysie faciale idiopathique ou a frigore, la paralysie faciale de Bell est la plus fréquente des paralysies faciales périphériques et des rapports préliminaires ont associé cette paralysie à la vaccination contre la Covid-19.
Selon une étude publiée dans la revue Jama Otolaryngology-Head & Neck Surgery, les personnes ayant été atteintes de la Covid-19 seraient pourtant plus susceptibles de développer cette paralysie, comparativement à celles ayant été vaccinées.
La plus fréquente des paralysies faciales périphériques
Selon le site de l’assurance maladie, la paralysie de Bell représente 72% des paralysies faciales périphériques. Elle toucherait entre 15 et 30 personnes sur 100 000 et serait aussi fréquente chez les hommes que chez les femmes. Dans la majorité des cas, cette pathologie se déclare vers quarante ans. Elle arrive brutalement quand le nerf facial est enflammé, ce qui entraine une paralysie faciale des muscles d’un côté du visage. Ces manifestations s’accompagnent généralement de douleurs au niveau de la mâchoire, de l’oreille ou de la tête.
Le plus souvent, la paralysie de Bell disparaît naturellement au bout de quelques semaines ou mois avec ou sans traitement pour accélérer ce processus. Jusqu’à présent, même si une origine virale est évoquée, la ou les causes de cette maladie restent inconnues et la plupart des patients n’ont pas de séquelles.
Pas plus de cas de paralysie de Bell après le vaccin
L’interrogation à laquelle les auteurs ont voulu répondre était de savoir si le vaccin Pfizer-BioNTech contre la Covid-19 était associé à un risque accru de paralysie du nerf facial. Cette paralysie fciale périphérique a été diagnostiquée chez un petit nombre de vaccinnés et a étésoupçonnée d’en être un effet secondaire. Plus précisément, lors des essais cliniques de phase 3 des vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna, environ 19 personnes sur 100 000 ont développé une paralysie de Bell.
Les chercheurs ont donc voulu creuser et ont analysé les données cliniques de plus de 348 000 patients ayant été contaminés par la Covid-19 et environ 64 000 qui avaient été vaccinés. Selon leurs résultats, aucune association entre la paralysie faciale aiguë et la vaccination récente n'a été observée. De plus, malgré une vaccination rapide et étendue de la population, un volume similaire d'admissions pour paralysie faciale a été observé par rapport à la même période lors des années précédentes.
Plus de cas de la paralysie de Bell chez les patients positifs à la Covid-19
"Au début de la disponibilité du vaccin, plusieurs médias ont rapporté la paralysie de Bell associée à la vaccination, explique le Dr Akina Tamaki, l’un des auteurs, au site d’information l’UPI. De telles préoccupations pourraient éroder la confiance dans le vaccin et exacerber l'hésitation du public. Nos données suggèrent que les taux de paralysie de Bell sont plus élevés chez les patients positifs à la Covid-19 et cette incidence dépasse l'incidence signalée … avec le vaccin".
À ce jour donc, aucune preuve scientifique ne permet d’établir un lien entre la paralysie de Bell et le vaccin contre la Covid-19. Cette étude est, par ailleurs, un argument supplémentaire en faveur de l'origine virale de ce type de paralysie faciale périphérique aiguë.











