Onco-thoracique
CBNPC mutés EGFR : place des anti-angiogéniques en association aux TKI
Dans les CBNPC mutés EGFR, une double inhibition de la voie EGFR-VEGF, soit une association d’anti-angiogéniques avec un TKI de l’EGFR, aurait une place prometteuse. Les données de survie ne sont cependant pas encore matures.
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Une revue de la littérature reprend les différents essais d’association d’un TKI de l’EGFR avec un anti-angiogénique dans les CBNPC métastatiques avec mutation ciblable de l’EGFR.
Les données de survie sans progression sont prometteuses mais nous attendons un bénéfice prouvé en survie globale.
Complémentarité de l’association anti-angiogénique et TKI de l’EGFR
L’angiogénèse a un rôle démontré dans le développement tumoral. De multiples molécules ciblant le VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) et son récepteur (VEGFR) ont été développées dans les CBNPC (cancers bronchiques non à petites cellules).
Chez les patients atteints d’un CBNPC muté EGFR, l’activation de l’EGFR augmente la sécrétion du VEGF via des mécanismes d’hypoxie. L’augmentation de la sécrétion du VEGF en retour contribue à l’émergence de résistance tumorale aux TKI de l’EGFR. Ainsi plusieurs essais d’association d’un TKI de l’EGFR à un anti angiogénique ont été réalisés dans le CBNPC muté EGFR.
Amélioration de la survie sans progression avec l’association
Après une chimiothérapie à base de platine, l’essai ATLAS (2013) proposait, un traitement de maintenance par bevacizumab (anti-VEGF) + erlotinib (TKI de l’EGFR de 1ère génération) versus une maintenance par bevacizumab seul. On notait une amélioration de la survie sans progression (SSP).
Plusieurs essais japonais (de phase II JO25567 en 2014, de phase III NEJ026 en 2019) ont testé l’association bevacizumab + erlotinib versus erlotinib seul en 1ère ligne chez les patients atteints d’un CBNPC avec mutation ciblable de l’EGFR. Là encore la SSP était améliorée (16.9 mois versus 13.3 mois, HR=0.605 dans NEJ026).
L’essai chinois ARTEMIS (résultats présentés à l’ESMO 2019) montre de même une amélioration de la SSP (18.0 mois versus 11.3 mois) dans le bras bevacizumab + erlotinib versus erlotinib en 1ère ligne. La tolérance est globalement bonne dans cette association thérapeutique.
Confirmation dans la méta-analyse
Une méta-analyse de ces essais (Chen et al. Front Oncol 2020) montre l’indéniable amélioration de la SSP, sans amélioration prouvée en termes de survie globale. Le ramucirumab (anti-VEGFR) + erlotinib est testé sur 449 patients versus erlotinib seul en 1ère ligne dans l’essai de phase III RELAY (Nakagawa et al. Lancet Oncol 2019) avec un bénéfice en SSP (19.4 mois versus 12.4 mois) ; les données de survie globale sont immatures et attendues avec impatience.
Cette association de traitements sera éventuellement une option thérapeutique à privilégier dès la première ligne en l’absence de contre-indication aux anti-angiogéniques, chez les patients avec un CBNPC muté EGFR.











