Cardiologie
Fibrillation atriale : l’ablation est proposée de plus en plus tôt
L’ablation est une option thérapeutique proposée aujourd’hui de plus en plus tôt dans stratégie de prise en charge de la fibrillation atriale (FA), éventuellement avant tout traitement antiarythmique dans certaines FA paroxystiques symptomatiques.
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Les nouvelles recommandations de la Société européenne de cardiologie sur la fibrillation atriale soulignent la place prépondérante des procédures ablatives. L’ablation par isolation des veines pulmonaires est désormais recommandée après un premier échec ou une intolérance au traitement antiarythmique chez les patients avec fibrillation atriale paroxystique ou persistante symptomatique.
Mais ce type de procédure peut être considéré en première intention, dans le but d’améliorer les symptômes, en cas de FA symptomatique paroxystique ou persistante en l’absence de facteur de risque majeur de récidive.
Les experts précisent qu’une nouvelle procédure peut être envisagée en cas de récidive de FA symptomatique chez un patient ayant présenté une amélioration significative de sa qualité de vie au décours de la précédente ablation.
Isolement des veines pulmonaires
Dans la FA paroxystique, l’ablation se fonde sur l’isolement des veines pulmonaires, par le froid (cryoballon) ou le chaud (radiofréquence), techniques qui donnent des résultats comparables, selon l’étude FIRE and ICE.
Dans la FA persistante, l’isolement des veines pulmonaires ne suffit pas toujours, mais la stratégie optimale fait encore débat.
La procédure est associée à un risque de complications, estimé entre 4 et 14% dans les études, dont 2 à 3% de complications sévères. Elles surviennent le plus souvent dans les 24 premières heures. Le taux de décès périprocédural est faible (0,2%), le plus souvent secondaire à une tamponnade.
Suivi à court et long terme
Après l’ablation, le patient doit bénéficier d’un suivi à court et long terme, afin de vérifier l’absence de survenue de complications à distance et d’une récidive. Les anti-arythmiques, s’ils étaient prescrits avant l’ablation, peuvent être poursuivis ou arrêtés en fonction des symptômes.
Le traitement anticoagulant est en général maintenu les deux premiers mois après la procédure d’ablation. La poursuite du traitement au-delà de cette période dépend du score CHA2DS2-VASc.
Les explications du Pr Frédéric Sacher, cardiologue à l’Institut de rythmologie et modélisation cardiaque à Bordeaux.











