Hématologie
Lymphome du manteau : l'ibrutinib en 2ème ligne lors de la rechute
Les protocoles à base d’ibrutinib apporteraient un bénéfice net dans le traitement du lymphome du manteau chez un patiuent jeune en rechute. Un bénéfice qui pourrait être particulièrement important chez les malades non accessibles à la greffe
- magicmine/istock
Le lymphome du manteau reste, à ce jour, un lymphome à très haut risque de rechute. Le pronostic s’est amélioré, principalement chez le sujet jeune, grâce à une immuno- chimiothérapie incluant le rituximab et l’aracytine haute dose suivie d’une autogreffe de cellules souches.
Cependant à la rechute, aucun traitement standard n’est établi. Il est nécessaire de distinguer les rechutes précoces, c’est-à-dire dans les 2 ans suivant le diagnostic, qui sont de très mauvais pronostic, des rechutes tardives.
Comparaison de 4 bras de traitement
Visco et al. rapportent une large étude italienne rétrospective, multicentrique comparant 4 types de traitements à la rechute ou progression d’un lymphome du manteau chez des patients jeunes ayant déjà bénéficié de l’aracytine haute dose suivie le plus souvent d’une autogreffe.
Les secondes lignes de traitement sont définis ainsi : rituximab-bendamustine (RB) (21%), RB associé à l’aracytine (RBA) (29%), l’ibrutinib (19%), et un groupe « autres traitements » (31%). Au total, 261 patients sont inclus dans l’étude.
L’ibrutinib, en particulier pour les rechutes précoces
En analyse multivariée, pour la survie globale (SG) à 2 ans, les facteurs de mauvais pronostiques sont les rechutes précoces et les autres approches que l’ibrutinib. De même pour la survie sans progression (SSP), en comparaison à l’ibrutinib, les autres chimiothérapies et la rechute précoce sont les 2 facteurs de mauvais pronostics.
L’allogreffe de cellules souches confère un avantage significatif sur la SG et SSP. La SG à 2 ans des patients traités par ibrutinib est de 30 mois versus 10 mois pour RBA, 12 mois pour RB et 13 mois pour les autres traitements. Pour les rechutes tardives, la SSG est similaire pour l’ibrutinib, le RB et le RBA mais inférieure pour les « autres traitements ».
Une étude rétrospective
Il est important de noter que cette étude a de nombreux biais par sa nature même rétrospective. Les traitements de 1ère ligne n’étaient pas identiques et il n’y pas eu de randomisation. Les attitudes des centres peuvent être différentes. Cependant, vu la rareté de ce type de lymphome, cette large cohorte, bien sélectionnée permet de répondre à la prise en charge à la rechute d’un lymphome du manteau.
De plus, ces résultats sont en accord avec les études prospectives testant l’ibrutinib en 2ème ligne. Actuellement, l’allogreffe de cellules souches reste la seule option curative possible chez ces patients avec les limites de la faisabilité de la greffe et du risque de mortalité liée au traitement. Les résultats récents des essais des CART-cells sont tout à fait prometteurs dans cette indication. A suivre avec attention.











