Rhumatologie

Prothèse totale : une bonne qualité osseuse améliore le résultat après la ménopause

Une étude sur les prothèses totales de genou et de hanche chez la femme ménopausée montre qu’un traitement hormonal substitutif pourrait réduire de 40% le risque de révision chirurgicale.

  • 12 Mai 2015
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    Chez des femmes de 65 ans en moyenne, la réduction du risque d’échec de prothèse totale de genou ou de hanche (40% à 6 mois et 50% à un an) est proportionnelle à l’observance et à la durée du traitement hormonal substitutif éventuellement suivi. Mais, de façon surprenante, le début du THS avant la mise en place de la prothèse ne semble rien changer.

    Il faut prendre ces résultats avec prudence car il s’agit d’une analyse rétrospective à partir de la grande base de données des Généralistes anglais.

    Pas d’indication systématique au THS

    Compte tenu des complications potentielles du traitement hormonal substitutif et de son indication restreinte au traitement des symptômes de la ménopause, il n’est pas question de conseiller l’instauration d’un THS dans ce type de chirurgie prothétique.

    L’intérêt de l’étude est ailleurs : les échecs de prothèses totales ne sont pas si rares : 0,5 pour 100 dans cette étude. Or, la principale cause d’échec est la perte osseuse aseptique qui se produit dans l’os autour de la prothèse et celle-ci est en rapport avec une hyperostéoclastose.

    On a essayé différents types de traitements pour prévenir cette complication dans le passé, mais les anti-ostéoporotiques antirésorbeurs classiques comme les bisphosphonates ne marchent pas dans toutes les études.

    Evaluer la qualité de l’os avant la prothèse

    Il faut s’intéresser beaucoup plus à la qualité osseuse avant la mise en place d’une prothèse totale de hanche ou de genou chez une femme ménopausée, et en particulier vérifier la densitométrie osseuse afin de dépister un trouble de la minéralisation osseuse ou une véritable ostéoporose.

    Il faut certainement normaliser systématiquement les apports vitamino-calciques avant la prothèse et il est possible de discuter un traitement anti-ostéoporotique chez les femmes qui souffrent d’une ostéoporose densitométrique, avec un net intérêt pour ceux qui sont ostéoformateurs.

    Ces conduites sont désormais systématiquement pratiquées avant une greffe d’organe, il n’est pas illogique de les transposer lorsqu’un geste osseux est envisagé.

     

    D Prieto-Alhambra et al. Hormone replacement therapy and mid-term implant survival following knee or hip arthroplasty for osteoarthritis: a population-based cohort study. Ann Rheum Dis doi:10.1136/annrheumdis-2013-204043

     

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