Gastroentérologie
MICI : un lien direct entre l’environnement et le déclenchement de la maladie
Pour la 1ère fois, une étude met en évidence un lien direct entre l’environnement et les maladies inflammatoires du colon et de l’intestin
- Sojka Libor/AP/SIPA
L’hétérogénéité selon les pays de l’incidence des maladies inflammatoires du colon et de l’intestin, ou MICI, est une réalité démontrée. Parmi les pays où l’incidence est la plus forte, il y a le Canada et une étude parue dans l’American Journal of Gastroenterology montre que les jeunes immigrants qui viennent au Canada ont une MICI plus fréquemment que dans leur pays d’origine. Surtout, plus ils arrivent jeunes, plus le risque augmente : au maximum les enfants d’immigrants nés au Canada on un risque équivalents aux « Canadiens de souche »
Un facteur probablement alimentaire
Il y a d’autres maladies auto-immunes où on constate ce type de phénomènes comme la sclérose en plaque, du fait de l’existence d’un gradient nord-sud, on suspecte qu’un virus soit un facteur déclenchant. Mais dans le cas des maladies auto-immunes digestives, on a de nombreuses données pour incriminer un facteur alimentaire : l’intensité au quotidien des relations entre intestin et microbiote intestinal, la densité du système immunitaire dans la paroi intestinale et son rôle majeur dans l’éducation du système immunitaire de l’enfant. Tous ces éléments font suspecter le rôle de l’équilibre alimentaire dans le déclenchement des MICI. Les études les plus récentes mettent ainsi en évidence un type de microbiote intestinal particulier au cours des MICI, microbiote qui peut être régénéré par une greffe fécale ce qui semble aboutir à une réduction de l’activité de la maladie. Des études sont en cours pour vérifier les données préliminaires.
En pratique, tout pointe sur le microbiote intestinal
C’est la première étude qui démontre vraiment un lien direct entre le changement d’environnement et l’incidence des MICI et ce changement d’environnement, c’est l’alimentation et le microbiote intestinal. C’est un argument supplémentaire pour tenter de moduler la maladie par la modification du microbiote, via un changement d’alimentation ou une greffe fécale.
Chez les immigrants au Canada, les MICI seraient ainsi le prix à payer pour une intégration « réussie »











