Infectiologie

Infection urinaire : un tiers des traitements antibiotiques pertinents

La plupart des patients admis aux urgences pour une infection urinaire, et traités par antibiotiques, n'ont pas vraiment de signes objectifs de cette infection. Cela entraîne donc un risque inutile de résistance aux antibiotiques.

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  • 12 Avril 2019
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    La cystite désigne une inflammation des voies urinaires basses, qui se soigne facilement. Si elle n’est pas traitée à temps, elle peut se transformer en pyélonéphrite et mener à des complications.

    Une étude britannique montre cependant que les antibiotiques sont devenus trop automatiques. La plupart des patients qui se présentent aux urgences pour des soupçons d’infection urinaire y sont soignés par antibiotiques, alors qu’en réalité, ils n’en souffrent pas réellement. Cette étude sera présentée au Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses à Amsterdam, aux Pays-bas, organisé du 13 au 16 avril.

    Des antibiotiques prescrits dans 91% des cas

    Si les médecins prescrivent aussi rapidement des antibiotiques, c’est parce que justement ils ont peur des complications. Mais cette habitude favorise la résistance des patients aux antimicrobiens. Pour mener cette étude, les chercheurs de l’University College London ont analysé les données médicales de 943 patients admis aux urgences du Queen Elizabeth Hospital, à Birmingham, pour une suspicion d’infection urinaire.

    Parmi eux, 289 ont reçu un diagnostic clinique d’infection urinaire, dont 56 cas de pyélonéphrite, 42 cas d’infection globale et 191 cas d’inflammation de la vessie (cystite). 91% de ces patients ont reçu un traitement par antibiotiques. Or, seulement 36,4% d’entre eux avaient des preuves d’une infection urinaire.

    Éviter les prescriptions inutiles

    Selon les auteurs, cette étude pourrait permettre de réduire les prescriptions inappropriées ou inutiles également en ville, afin de réduire le risque de résistance aux antibiotiques. Toutefois, ils précisent qu’il est difficile d’estimer précisément le taux de prescriptions inutiles en ville. "Les estimations les plus fiables sont probablement les données d’enquêtes nationales dérivées aux Etats-Unis, qui incluent les services d’urgences et les consultations externes", explique le Dr Shallcross, l’un des auteurs principaux de l’étude. "Celles-ci estimaient qu’environ 30% des antibiotiques prescrits dans ces contextes étaient inappropriés."

    Si les chercheurs britanniques sont parvenus à un taux de prescriptions inappropriées de près de 70%, c’est parce qu’ils se sont concentrés uniquement sur les services des urgences et qu’ils ont comparé ces prescriptions d’antibiotiques au nombre d’infections urinaires cliniquement prouvées.

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