Gastro-entérologie
Cancer du côlon : une maladie très différente chez les jeunes
Le cancer colorectal de la personne jeune est une forme différente du même cancer observé chez les patients plus âgées. Il y a plus souvent des anomalies génétiques, anomalies qui peuvent requérir un traitement particulier.
- Mohammed Haneefa Nizamudeen/Istock
Le cancer colorectal diagnostiqué à un âge jeune a des caractéristiques cliniques et génétiques différentes de celles de la forme la plus usuelle, diagnostiquée plus tard dans la vie (après 50 ans).
Publiée dans la revue CANCER, l'étude met également en évidence certaines caractéristiques génétiques, en particulier chez les malades les plus jeunes et les personnes atteintes de maladies prédisposantes : plus d'instabilité microsatellite (P = 0,038), de métastase synchrone (P = 0,009) et de tumeurs primaires dans le colon ou le rectum distal (P < 0,0001), et moins de mutations BRAF V600 (P< 0,001).
Le double visage du cancer
Bien que les taux d'incidence et de mortalité du cancer colorectal aient diminué chez les personnes âgées de 50 ans et plus, les taux de cancer colorectal d’apparition précoce ont augmenté au cours des deux dernières décennies.
Afin de déterminer les différences entre le cancer colorectal à apparition précoce et la forme traditionnelle à apparition tardive, les chercheurs du MD Anderson Cancer Center (Université du Texas, Houston) ont analysé les données de plus de 36 000 malades souffrant d’un cancer colorectal.
Plus de mutations génétiques
Les chercheurs ont constaté que les malades les plus jeunes sont les plus susceptibles d'avoir certaines mutations génétiques et certains sous-types de cancer colorectal par rapport aux malades les plus âgés. De plus, parmi les patients atteints d'un cancer colorectal à début précoce, les très jeunes patients (âgés de 18 à 29 ans) se distinguent des patients un peu plus âgés (30 à 49 ans) en ce qui concerne les caractéristiques génétiques de leur cancer : moins de mutations associées à la polypose colique adénomateuse (P = 0.015) et une prévalence accrue de l'histologie en anneau de baque (P < 0.0001).
De la même façon, les malades souffrant d'un cancer colorectal à début précoce qui ont une maladie prédisposante, comme une maladie inflammatoire du colon ou de l’intestin, ont des caractéristiques génétiques différentes de celles des patients sans maladie prédisposante : plus susceptibles de présenter une histologie mucineuse ou en anneau de bague (P = 0,0004) et moins susceptibles d'avoir des mutations APC (P = 0.019)
Individualiser le traitement
Selon le Dr Jonathan Loree, auteur principal de cette étude : « Nous devons comprendre qu'il existe des sous-types génétiques particuliers chez les jeunes malades qui peuvent influer sur la cinétique de leur cancer et nécessiter une approche personnalisée du traitement ».
Ce constat débouche sur la recommandation de porter une attention particulière aux très jeunes patients atteints d'un cancer colorectal et à ceux qui présentent des maladies prédisposantes, en particulier vis-à-vis des mutations génétiques potentielles, certaines pouvant être ciblées par des traitements ciblés déjà disponibles dans d’autres affections. D'autres études sont nécessaires pour ces jeunes malades.











