Pneumologie
CBNPC résécable : l'immunothérapie néo-adjuvante optimise les résultats
80% de survie sans récidive à 12 mois avec une immunothérapie néo-adjuvante pré-opératoire pour un CBNPC résécable, selon une étude du NEJM. D'après un entretien avec Didier Debieuvre.
- SANTYPAN/EPICTURA
La prise en charge du CBNPC opérable aurait-elle franchi une étape? On peut se poser la question à la lecture de l'étude, parue dans le New England Journal of Medicine,qui a évalué le bénéfice de l'immunothérapie en pré-opératoire chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules, à un stade limité. Ce bénéfice a déjà été démontré chez les patients avec un cancer à un stade avancé. Il s'agit d'une étude pilote au cours de laquelle les sujets ont reçu 2 doses pré-opératoires de Nivolumab, à 15 jours d'intervalle. Ils étaient tous à un stade 1, 2 ou 3A. La chirurgie était programmée 4 semaines après. L'objectif était d'observer la tolérance et la faisabilité puis secondairement, la réponse pathologique, l'expression de la charge mutationnelle et la réponse T lymphocytaire. Au total, 22 patients ont été inclus mais 20 seulement ont reçu les 2 doses (l'un d'entre eux a eu une pneumonie après la première dose et un autre était non eligible sur un mode statistique). Les résultats ont montré 80% de survie sans récidive à 12 mois et 73% à 18 mois. En matière de réponse pathologique, 45% de réponses majeures dont 3 rémissions complètes ont été observées.
Un suivi à très court terme mais encourageant
Pour Didier Debieuvre, onco-pneumologue au GHR de Mulhouse, ces résultats sont encourageants même si le suivi n'a pas été fait sur le long terme et si le nombre de patients est faible, car c'est la première fois qu'une étude est publiée dans ce sens. Les résultats ont également montré que plus la charge mutationnelle est importante, plus la réponse à l'immunothérapie est grande. D'autre part, la réponse T lymphocytaire est associée à une meilleure réponse, après immunothérapie. Une autre étude sur le même sujet (IONESCO) est en cours en France.
Moins de récidive en luttant contre les micrométastases
Pour Didier Debieuvre, ces résultats ne sont pas surprenants car l'immunothérapie aurait un effet sur les micro-métastases qui peuvent être à l'origine des récidives post-opératoires. L'immunothérapie apporterait donc un meilleur bénéfice sur les tumeurs de taille réduite et peu développées. La tolérance a été comparable à celle des sujets ayant des cancers à un stade avancé. Les patients répondeurs sont ceux qui expriment fortement le PDL1 et qui ont une charge mutationnelle importante.
En conclusion, cette étude ouvre une nouvelle voie en terme d'amélioration de survie et de diminution des récidives liées aux micrométastases. Elle mérite d'être confirmée par d'autres études, en particulier l'étude IONESCO.












