Oncologie

Cancer gastrique : le traitement d'Helicobacter pylori diminue le risque de récidive

Dans une récente étude chez les patients souffrant d’un cancer gastrique précoce, le traitement d'une infection par Helicobacter pylori réduit le taux de cancers gastriques (cancers métachrones) ainsi qu’une moindre atrophie glandulaire.

  • DECADE3D/EPICTURA
  • 22 Mars 2018
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    Les malades qui souffrent d’un cancer gastrique précoce limité à la muqueuse gastrique (ou à la sous muqueuse) ont généralement une atrophie glandulaire et sont exposés à un haut risque de développement ultérieur de nouveau cancer gastrique.

    Des chercheurs coréens rapportent dans une récente étude que chez ces patients, le traitement d’une infection à Helicobacter pylori, un des premiers facteurs de risque du cancer gastrique, conduit à des taux plus faibles de cancer gastrique "métachrone", c’est-à-dire diagnostiqué après le traitement du cancer primitif, ainsi qu’une moindre atrophie glandulaire. Leurs résultats sont publiés dans le NEJM du 22 mars 2018.

    Helicobacter pylori et incidence du cancer gastrique

    Jusqu’alors, les effets à long terme du traitement visant à éradiquer Helicobacter pylori sur l’amélioration histologique et la prévention du cancer gastrique métachrone demeuraient inexpliqués.

    Une équipe de chercheurs coréens a conduit un essai randomisé en double aveugle et contrôlé incluant 396 patients ayant subi une résection endoscopique d’un cancer gastrique précoce ou d’un adénome de haut grade. 194 d’entre eux ont reçu un traitement visant à éradiquer Helicobacter pylori et 202 un placebo. Leur suivi a duré 5,9 ans.

    L’objectif était de déterminer l’incidence du cancer gastrique métachrone au cours d’un suivi d’un an ou plus et l’amélioration de l’atrophie glandulaire.

    Moins de récidive et une atrophie glandulaire moindre

    En pratique, 14 malades sous traitement (7,2%) ont développé un cancer gastrique métachrone contre 27 patients (13,4%) sous placebo. Parmi les 327 patients chez qui on a réalisé une analyse histologique, 48,4% malades sous traitement et 15% des malades sous placebo ont eu une amélioration de l’atrophie glandulaire.

    A noter qu’aucun événement indésirable grave n’a été observé. En revanche, les événements indésirables légers étaient plus fréquents chez les individus traités.

    Les chercheurs parviennent à la conclusion que les malades atteints d’un cancer gastrique précoce traités pour une infection à Helicobacter pylori développent moins de cancer gastrique métachrone et voient leur atrophie glandulaire restreinte par rapport aux patients non traités. Reste à déterminer si ces résultats impliquent de systématiquement traiter Helicobacter pylori chez les malades souffrant de ce type de cancer.

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