Cardiologie
Alcool : réduire la consommation est bénéfique pour l'HTA
L'arrêt d'une consommation de boissons alcoolisées, même modérée, peut entraîner des baisses cliniquement significatives de pression artérielle.
- BrianAJackson/iStock
On le sait : boire de l’alcool, de manière légère à modérée, augmente la pression artérielle et contribue au développement des maladies cardiovasculaires. Pour l’heure, le lien entre les modifications de la consommation d'alcool légère à modérée (par exemple un verre en moins par jour pour les femmes et deux verres en moins pour les hommes), en particulier l'arrêt de la consommation, et l’hypertension artérielle reste incertain.
C’est pourquoi des scientifiques de l'hôpital international St. Luke et l'Institut des sciences de Tokyo (Japon) se sont penchés sur la question en se concentrant sur les estimations spécifiques au sexe, la consommation légère à modérée et le type de boisson alcoolisée dans une étude parue dans la revue Journal of the American College of Cardiology.
L’arrêt de l’alcool, même à faible dose, réduit la pression artérielle systolique et diastolique
Pour mener à bien les recherches, les auteurs ont examiné 359.717 rendez-vous médicaux annuels pour des bilans de santé, dans un centre de médecine préventive japonais, faits par 58.943 adultes entre octobre 2012 et mars 2024. L'évolution de la tension artérielle systolique et diastolique entre les visites consécutives a été évaluée. La consommation d'alcool a été autodéclarée sous forme de consommation standard (1 verre = 10 g d'éthanol).
Ensuite, les volontaires ont été divisés en deux groupes : les buveurs habituels lors de la première visite et les non-consommateurs d’alcool lors du premier rendez-vous. Afin d’analyser les associations entre l'arrêt et l'initiation de la consommation d'alcool et les variations de la pression artérielle, l’équipe a pris en compte des données démographiques, des antécédents cliniques et les habitudes de vie des participants.
Une baisse de la pression artérielle a été observée chez les participants ayant arrêté de boire, en fonction de leur consommation. Les femmes ayant arrêté de boire un à deux verres par jour ont vu leur pression artérielle systolique diminuer de 0,78 mmHg et leur pression artérielle diastolique de 1,14 mmHg. Du côté des hommes, l’arrêt de l’alcool à des niveaux similaires est lié à une réduction de tension artérielle respectivement de 1,03 mmHg et de 1,62 mmHg. À l'inverse, les participants ayant commencé à consommer de l'alcool ont présenté une pression artérielle plus élevée, en fonction de leur consommation, avec des tendances similaires pour les deux sexes.
"La quantité consommée est le principal facteur de variation de la pression artérielle", plutôt que le type d’alcool
Selon les résultats, le type d'alcool (bière, vin ou spiritueux) n'influence pas significativement les effets sur la pression artérielle. Cela "suggère que la quantité d'alcool consommée est le principal facteur de variation de la pression artérielle, plutôt que les composants spécifiques à la boisson. (…) Auparavant, les scientifiques pensaient que de petites quantités d'alcool pouvaient être acceptables, mais nos recherches suggèrent que l'abstinence totale d'alcool est en réalité la meilleure solution. Cela signifie que l'arrêt de la consommation d'alcool, même à faible dose, pourrait apporter de réels bénéfices pour la santé cardiaque, tant pour les femmes que pour les hommes", a conclu l’équipe.











