Médecine générale

Benzodiazépines de synthèse : l’ANSM alerte sur leurs risques

Coma, perte de mémoire, overdose… l’autorité sanitaire met en garde contre les risques liés à la prise de neuf nouvelles molécules proches des benzodiazépines, qu’elle interdit de produire, vendre et consommer depuis ce jeudi.

  • Petra Richli/iStock
  • 11 Juillet 2025
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    Poudres, comprimés, buvards, liquides… Vendues de manière illégale et, en général, sur Internet sous diverses formes, les benzodiazépines de synthèse, appelées "designer benzodiazépines" ou "D-BZD", sont des « nouveaux "produits de synthèse" ayant la structure chimique et les effets pharmacologiques des médicaments de type benzodiazépines.

    Tout comme les benzodiazépines, ces produits de synthèse sont utilisés, comme sédatif ou encore en association avec d’autres drogues, pour diminuer l’anxiété.

    Les benzodiazépines de synthèse "peuvent entraîner des effets graves pour la santé, même à très faible dose"

    En 2018, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a classé certains de ces benzodiazépines de synthèse sur la liste des substances psychotropes. Ainsi, ces dernières sont réglementées en raison de leur potentiel d'abus, de dépendance ou de surdose. "En effet, la puissance d’action de ces benzodiazépines de synthèse fait qu’elles peuvent entraîner des effets graves pour la santé, même à très faible dose : sédation sévère (somnolence jusqu’au coma), confusion, agitation, altération de la mémoire, troubles de l’équilibre et de la coordination, difficultés à respirer. Ces effets indésirables peuvent durer plusieurs jours. Le risque de surdosage (overdose) potentiellement mortel est également très élevé", signale l’autorité sanitaire.

    De plus, la prise en charge des consommateurs lors d’une hospitalisation ou en cas de surdosage peut être retardée, car ces substances, généralement utilisées à faible dose, sont difficilement détectables dans le sang.

    L’ANSM interdit 9 nouvelles substances

    Pour toutes ces raisons, ces produits de synthèse sont théoriquement interdits depuis sept ans en France, mais de nouvelles molécules sont apparues et échappent à la réglementation. En parallèle, le nombre de signalements d’addictovigilance liés aux benzodiazépines de synthèse ne cesse d’accroître. C’est pourquoi, depuis ce 10 juillet, l’ANSM a classé et ajouté neuf nouvelles benzodiazépines de synthèse à la liste des substances psychotropes. En clair, leur production, leur vente et leur usage sont désormais interdits sur le territoire.

    Les substances en question sont des molécules bentazépam, bromonordiazépam (synonyme désalkylgidazépam), flubrotizolam, fluclotizolam, gidazépam, méthylclonazépam, norflurazépam (synonyme norfludiazépam ou désalkylflurazépam), thionordazépam (synonyme déméthylsulazépam), et tofisopam (synonyme emandaxin).

    "L’arrêt brutal peut entraîner des symptômes de sevrage"

    Dans son communiqué, l’agence rappelle aux Français d’appeler les secours si ces derniers ressentent des effets indésirables après la consommation d’une benzodiazépine de synthèse. "Si vous prenez des benzodiazépines de synthèse de façon répétée, l’arrêt brutal peut entraîner des symptômes de sevrage : anxiété, insomnie, agitation et convulsions. Si vous avez des difficultés à contrôler et/ou à arrêter votre consommation, consultez un médecin ou une structure spécialisée dans la prise en charge des addictions."

    Elle spécifie aux professionnels de santé qu’en cas de suspicion de surdosage ou d’intoxication, le flumazénil, antagoniste des benzodiazépines, permet d’annuler les effets des benzodiazépines de synthèse, tels que le coma.

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