Onco-dermato
Mélanome de stade avancé : l’efficacité du pembrolizumab ne fait plus de doute
Les 2 études KEYNOTE-006 et KEYNOTE-587 confirment que l’immunothérapie par pembrolizumab est supérieure sur les mélanomes avancés non résécables par rapport à l’ipilimumab.
- Sergii Kolesnikov/iStock
L'étude KEYNOTE-006 avait déjà prouvé que l’immunothérapie par pembrolizumab, un anticorps anti-PD1, étaient supérieurs à celle par ipilimumab dans mélanome avancé non résécable.
L’équipe plurinationale du Dr G.V. Long (Australie, Etats-Unis, France, Israël, Norvège, Canada, Espagne, Angleterre,) a continué ensuite le suivi de ces patients pendant 10 ans. Ils ont ainsi confirmé les meilleurs résultats de pembrozilumab versus ipilimumab au travers de l’étude KEYNOTE-587.
L’immunothérapie par pembrozilumab meilleure que l’ipilimumab
Les patients initialement recrutés étaient atteints d'un mélanome de stade III ou IV non résécable. Ils ont été répartis au hasard (1:1:1) entre le pembrolizumab à raison de 10 mg/kg par voie i.v. toutes les 2 semaines ou toutes les 3 semaines pendant ≤2 ans (regroupés), ou l'ipilimumab à raison de 3 mg/kg par voie i.v. toutes les 3 semaines pendant quatre cycles.
Après l'étude KEYNOTE-006, les patients étaient autorisés à passer à l'étude KEYNOTE-587 pour un suivi à long terme. Les patients éligibles pouvaient recevoir du pembrolizumab en seconde intention.
Le principal critère d'évaluation était la survie globale (OS, overall survival) ; la survie sans progression (PFS, progression-free survival). L’étude s’est arrêtée à la date de la dernière personne connue en vie. La PFS sous pembrolizumab en deuxième cure et la survie spécifique au mélanome étaient également analysées.
Une survie globale et sans progression largement améliorée
Sur les 834 patients randomisés dans KEYNOTE-006 (pembrolizumab, n = 556 ; ipilimumab, n = 278), 333 (39,9 %) étaient admissibles à KEYNOTE-587. Mais ce sont 211/333 patients (25,3 %) qui sont passés à KEYNOTE-587 (pembrolizumab, n = 159 ; ipilimumab, n = 52) et 122 (14,6 %) qui ne l’ont pas intégrée.
Pour les patients inclus dans KEYNOTE-587 (n = 211), le temps médian entre la randomisation dans KEYNOTE-006 et l'arrêt des données pour KEYNOTE-587 (1er mai 2024) était de 123,7 mois (intervalle, 122,0-127,3 mois).
La survie globale médiane était de 32,7 mois [intervalle de confiance à 95 % (IC) 24,5-41,6 mois] pour le pembrolizumab et de 15,9 mois (IC à 95 % 13,3-22,0 mois) pour l'ipilimumab [RR 0,71 (IC à 95 % 0,60-0,85)].
L’OS à 10 ans était respectivement de 34,0 % et 23,6 %.
Parmi les patients ayant terminé ≥94 semaines de pembrolizumab, l’OS médiane à partir de la semaine 94 n'a pas été atteinte (NR ; IC à 95 % NR-NR) et le taux d’OS à 8 ans était de 80,8 %.
La PFS médiane était de 9,4 mois (IC à 95 % 6,7-11,6 mois) pour le pembrolizumab et de 3,8 mois (2,9-4,3 mois) pour l'ipilimumab [HR, 0,64 (IC à 95 % 0,54-0,75)].
Parmi les patients ayant reçu une seconde cure de pembrolizumab, la PFS médiane à partir du début de la seconde cure était de 51,8 mois (IC à 95 % 11,0 mois-NR) et la PFS à 6 ans était de 49,2 %.
La survie médiane spécifique au mélanome a été de 51,9 mois (IC à 95 % 30,0-114,7 mois) pour le pembrolizumab et de 17,2 mois (13,9-25,9 mois) pour l'ipilimumab [HR, 0,66 (IC à 95 % 0,55-0,81)].
Cette étude sur le long terme (10 ans) confirme que le pembrolizumab améliore de manière significative la survie globale et sans progression du mélanome avancé non résécable par rapport à l'ipilimumab. Cela en fait donc un traitement de référence dans ce contexte.











