Onco-Sein
Nausées et vomissements chimio-induits : une place pour l’olanzapine à faible dose
L’olanzapine à faible dose est aussi efficace que l’olanzapine à dose standard dans la réduction des nausées/vomissements chimio-induits et permet une diminution significative de la somnolence diurne.
- Bacsica/iStock
Le traitement préventif des nausées et vomissements, induits par les protocoles de chimiothérapies hautement émétisantes, repose actuellement sur une association de 3 différentes classes d’antiémétiques : les anti-NK1 comme l’aprépitant, les anti-5-HT3 ou sétron et les corticoïdes.
L’olanzapine est un anti-psychotique qui agit sur divers récepteurs dont les récepteurs à la dopamine et à la sérotonine, expliquant le pouvoir antiémétique de cette molécule. La dose standard de 10 mg d’olanzapine induit une importante somnolence diurne, limitant l’utilisation de ce traitement. Il existe une controverse sur la dose optimale à utiliser, avec différentes études semblant montrer une efficacité équivalente de l’olanzapine à dose réduite.
Un essai de non-infériorité
Une étude randomisée, de non-infériorité, compare l’efficacité et la tolérance de 2,5 mg d’olanzapine par rapport à la dose standard de 10 mg par jour, pendant 4 jours, chez des patients ayant reçu un protocole de chimiothérapie hautement émétisant (AC ou cisplatine haute dose). Les patients recevaient tous une association de sétron, anti-NK1 et dexaméthasone.
Au total, 267 patients ont été inclus dont 132 randomisés dans le groupe faible dose et 135 dans le groupe dose standard. L’âge médian des patients étaient de 45 ans avec une très nette majorité de femmes (94 %) et de cancers du sein (91 %).
A la dose de 2,5 mg, l’olanzapine est aussi efficace et moins toxique
Le contrôle complet des nausées (pas de vomissement, pas de prise d’antiémétiques de secours et nausées absentes ou légères) est identique dans les 2 groupes : 45 % (59 patients) dans le groupe olanzapine 2,5 mg et 44 % (59 patients) dans le groupe olanzapine 10 mg (p=0,87). S’y associe une diminution significative, de 25 %, de la somnolence diurne passant, à la dose de 10 mg, de 90 % tous grades confondus à 65 % pour une dose de 2,5 mg (p < 0,0001).
La sévérité de la somnolence est plus importante au 1er jour et décroit de façon progressive du 2ème au 5ème jour, avec une incidence toujours moins importante dans le groupe faible dose que dans le groupe dose standard. On note également une tendance à une diminution du score d’appétit plus faible dans le groupe 2,5 mg que dans le groupe 10 mg. Aucun autre événement de grade 3 ou 4 n’a été rapporté.
Vers une utilisation en routine de l’olanzapine 2,5 mg
L’impact majeur des nausées/vomissements, sur la qualité de vie des patients sous chimiothérapie, impose une prise en charge efficiente de ce symptôme. Associer l’olanzapine à faible dose permet pour une efficacité équivalente de réduire la somnolence diurne, effet secondaire gênant et impactant la qualité de vie des patients et devenir ainsi le nouveau standard.
Le contrôle des nausées reste néanmoins incomplet pour 55% des patients, justifiant de poursuivre les efforts de recherche dans ce domaine.











