Neurologie

Covid-19 : altération confirmée des fonctions cognitives

Un déficit cognitif modeste semble apparaître après une infection avec le SARS-Co-2 original, comme avec chacun de ses variants, y compris le B.1.1.529 (Omicron), y compris en cas d’infection résolue. Le déficit semble plus important en cas de Covid long et après une hospitalisation en réanimation.

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  • 29 Fév 2024
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    Depuis les premiers jours de la pandémie de Covid-19, des études ont signalé que des personnes infectées par le SARS-CoV-2 avaient des problèmes de santé persistants, regroupés sous l'appellation « Covid long ». Ces troubles de longue durée, affectant presque tous les systèmes de l’organisme, comprennent entre autres, une fatigue, des troubles dysautonomiques, des malaises à l’effort ou après l’effort, et des difficultés cognitives souvent décrites comme un « brouillard cérébral ».

    Des études plus approfondies ont depuis documenté des séquelles neurologiques, notamment des problèmes de cognition et de mémoire, marquant une détérioration de la santé cognitive par rapport à l'époque pré-pandémique.

    Impacts cognitifs du SARS-CoV-2 : nouvelles évidences

    Une très large étude britannique, publiée dans le New England Journal of Medicine, apporte un nouvel éclairage sur l'impact cognitif de l'infection par le SARS-CoV-2. En analysant les fonctions cognitives de 800 000 adultes à l'aide d'un outil d'évaluation en ligne, les chercheurs ont découvert que même après une infection légère Covid-19, avec une guérison clinique de l’infection, un déficit cognitif équivalent à une perte de 3 points de QI pourrait être observé.

    Les personnes qui avaient des symptômes persistants de la Covid-19 auraient une perte équivalente à 6 points de QI, tandis que ceux admis en unité de soins intensifs enregistraient une perte de 9 points de QI.

    Un déficit cognitif modeste apparaît après une infection avec le SARS-Co-2 original, comme avec chacun de ses variants, y compris le B.1.1.529 (Omicron). Cette étude souligne également l’intérêt potentiel de la vaccination qui offrirait un léger avantage cognitif.

    Vers une compréhension plus profonde des troubles

    Alors que les mécanismes sous-jacents à la dysfonction cognitive après une infection par le SARS-CoV-2 restent à confirmer, même si une activation anormale persistante du système immunitaire a été évoquée, les implications plus larges de cette étude sont préoccupantes. Il est crucial d'évaluer les conséquences fonctionnelles de ces déficits cognitifs, leur persistance, ainsi que leur potentiel à augmenter le risque de maladies neurodégénératives à long terme.

    D’après un éditorial associé, cette situation souligne l'urgence de développer une compréhension approfondie de la biologie de la dysfonction cognitive post-infection à SARS-CoV-2 et de trouver les meilleurs moyens de prévenir et de traiter ces troubles, afin de répondre aux besoins des personnes affectées et de préserver la santé cognitive des populations.

     

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    JDF