Pneumologie

Cancer du poumon: le diagnostic par biopsie des lésions osseuses lytiques

La biopsie transcutanée, guidée par le scanner, des lésions osseuses lytiques en cas de suspicion de cancer du poumon a une excellente rentabilité dans l'anatomopathologie y compris pour l'analyse de biologie moléculaire et avec peu de complications. D’après un entretien avec Anne-Claire TOFFART.

  • 10 Sep 2020
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    Une étude, dont les résultats sont parus en février 2020, dans Lung Cancer, a cherché à démontrer l’intérêt des biopsies osseuses des lésions lytiques pour le diagnostic du cancer du poumon.  Au total,  50 patients, ayant bénéficié d’une biopsie de lésion osseuse ostéolytique, ont été inclus entre janvier 2010 et juin 2017. Pour 16 de ces sujets, la biopsie osseuse a été réalisée après échec des biopsies par fibroscopie bronchique. Pour 19 d’entre eux, la biopsie osseuse a été réalisée en première intention.

     

    Une alternative à la biopsie bronchique, parfois en échec

    Le docteur Anne-Claire TOFFART, auteur de ce travail et pneumologue au CHU de Grenoble, rappelle que l’os est un lieu métastatique fréquent des cancers bronchiques. Elle précise qu’il est nécessaire d’obtenir du matériel tumoral en quantité suffisante et que les biopsies bronchiques rapportent souvent trop peu de matériel tumoral. Une réflexion sur les autres cibles à biopsier et sur leur accessibilité a donc été menée et la biopsie osseuse des lésions lytiques est apparue être la plus intéressante. Anne-Claire TOFFART précise la nécessité de prélever des lésions exclusivement lytiques car, dans le cas contraire, le processus de décalcification détruit l’ADN tumoral. Au total, sur les 50 biopsies  osseuses réalisées, 48 ont permis le diagnostic de tumeur pulmonaire et 35 ont été informatives en biologie moléculaire.

     

    Une simplicité et une tolérance notables

    Anne-Claire TOFFART explique que ces prélèvements osseux sont non invasifs et peuvent être réalisés en sous-cutané, notamment au niveau du bassin ou en  cas de localisation para-vertébrale. En cas de saignement, une simple compression par le poids du corps suffit. La tolérance de ces gestes s’est avérée excellente. Un seul cas de minime pneumothorax, non drainé, a été recensé après biopsie d’une lésion costale. Ces biopsies, moins dangereuses que les biopsies trans-pariétales, peuvent être réalisées en ambulatoire.

     

    En conclusion, la biopsie osseuse des lésions ostéolytiques permet d’obtenir une quantité suffisante de matériel tumoral pour le diagnostic de cancer du poumon. Elle est plus informative que la biopsie bronchique et moins dangereuse que la biopsie transpariétale.

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    JDF