Pneumologie

Cancer bronchique à petites cellules: intérêt clinique mais pas économique de l’association chimiothérapie/atezolizumab

Le rapport coût efficacité de l'association chimiothérapie et atezolizumab dans le cancer bronchique à petites cellules étendues donne un résultat négatif dans le système US, malgré un intérêt clinique évident. D’après un entretien avec Christos Chouaid.

  • 07 Nov 2019
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    Une étude parue en septembre 2019, dans Lung Cancer, a cherché à prouver l’efficacité de l’association de l’atezolizumab et carboplatine, en première ligne, chez les sujets atteints de cancer bronchique à petites cellules, versus le traitement standard par chimiothérapie seule. Les résultats ont montré une amélioration en survie. Les auteurs ont également évalué le rapport coût efficacité de cette association sur le modèle US. Les résultats ont malheureusement rapporté que ce traitement n’était pas coût efficace.

     

    Enfin un espoir dans le traitement du cancer bronchique à petites cellules

     

    Le professeur Christos Chouaid, pneumologue au Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil,  rappelle que l’incidence du cancer bronchique est en augmentation, avec 15% de cancers à petites cellules. Cette forme de cancer au pronostic redoutable est diagnostiquée au stade métastatique dans 70% des cas et a une médiane de survie de 9 mois. Aucune thérapie ciblée n’a montré d’efficacité dans le traitement de ce type de cancer. Christos Chouaid précise que cette étude est la première à montrer un bénéfice en terme de survie, avec une diminution du nombre de décès de 30%. Même si ces résultats ne sont pas fantastiques, ils sont confortés par ceux d’une seconde étude du même type dont les résultats ont été très récemment publiés.

     

    Mais une association qui n’est pas coût-efficace

     

    Christos Chouaid insiste sur l’analyse médico-économique de cette stratégie thérapeutique en expliquant que celle-ci est établie sur le modèle américain car les USA ont rapidement commercialisé la molécule. Le coût élevé de la molécule est en grande partie responsable de la négativité du rapport coût-efficacité puisque, pour gagner une année de vie, il en coûte 0,5 millions de dollars, pour une norme acceptable de 100 000 dollars. Christos Chouaid explique, qu’en France, déjà plus de 500 demandes d’ATU ont été faites dans 180 centres hospitaliers pour étendre l’indication de l’atezolizumab, car cette stratégie thérapeutique représente un réel besoin pour les praticiens.

     

    En conclusion, malgré la discordance entre l’analyse médico économique et l’intérêt clinique, cette étude apporte un grand intérêt pour l’évolution du traitement du cancer bronchique à petites cellules car, jusqu’à présent, il n’y a pas d’alternative à la chimiothérapie standard.

     

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    JDF