Psychologie

Dépression post-partum : une faible dose de kétamine pour réduire les épisodes ?

Chez les mères souffrant de dépression prénatale, une faible dose unique de kétamine après l'accouchement diminuerait d'environ trois quarts les épisodes dépressifs.

  • Par Chloé Savellon
  • kieferpix/iStock
  • 21 Avr 2024
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    Dans une nouvelle étude, parue dans la revue British Medical Journal (BMJ), des scientifiques du Peking University First Hospital de Pékin (Chine) ont voulu tester l’efficacité d'une faible dose unique de kétamine après l'accouchement pour les mères présentant des symptômes de dépression prénatale. Pour rappel, la kétamine, médicament stupéfiant indiqué en anesthésie, est utilisée depuis plusieurs années pour prendre en charge des douleurs rebelles en soins palliatifs, voire des douleurs chroniques.

    364 mères ont reçu 0,2 mg/kg de kétamine ou un placebo

    Dans le cadre des recherches, les chercheurs ont recruté 364 mères âgées de plus de de 18 ans. Les participantes présentaient une dépression prénatale au moins légère et ont été admises à l'hôpital pour la naissance de leur bébé. Elles ont été réparties au hasard en deux groupes pour recevoir 0,2 mg/kg de kétamine ou un placebo en perfusion intraveineuse pendant 40 minutes après avoir mis au monde leur enfant. Les effets indésirables ont été suivis jusqu'à 24 heures après l'accouchement. "Le principal critère d'évaluation était la prévalence d'un épisode dépressif majeur 42 jours après l'accouchement, diagnostiqué à l'aide du mini-entretien neuropsychiatrique international", a précisé l’équipe.

    Post-partum : un épisode dépressif chez seulement 6,7 % des mères ayant reçu la kétamine

    Selon les résultats, 42 jours après l'accouchement, un épisode dépressif majeur a été observé chez 6,7 % des volontaires ayant reçu une faible dose de kétamine, contre 25,4 % dans le groupe placebo. Les mères ayant reçu la kétamine présentaient des scores moins élevés sur l'échelle de dépression postnatale d'Édimbourg à sept jours et à 42 jours. "Le groupe ayant bénéficié de la kétamine a présenté une incidence plus élevée d'effets indésirables neuropsychiatriques (45,1 % contre 22 %). Cependant, les symptômes ont duré moins d'un jour et n'ont pas nécessité de traitement médicamenteux", ont signalé les auteurs. Dans les conclusions de leurs travaux, ils suggèrent que la kétamine à faible dose devrait être envisagée chez les mères présentant des symptômes de dépression prénatale.

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    JDF