Neurologie

Sclérose en plaques : nouvelle étude en faveur du rôle du virus Epstein-Barr

La mononucléose infectieuse chez les enfants et les adolescents augmenterait considérablement le risque de développer une sclérose en plaques à l'âge adulte si l'infection se développe au moment de la puberté.

  • SIphotography/iStock
  • 21 Oct 2021
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    La mononucléose, appelée également la “maladie du baiser”, est une maladie virale courante chez les adolescents. Souvent responsable d'une angine avec de gros ganglions, elle est secondaire à une infection à virus Epstein-Barr.

    Une nouvelle recherche suédoise, publiée le 11 octobre dans la revue JAMA Network Open, affirme qu’elle pourrait également être un déclencheur d’une sclérose en plaques (SEP).

    Une inversion du spectre

    De précédentes études avaient examiné si les gènes, qui exposent une personne à un risque plus élevé de sclérose en plaques, la rendent plus vulnérable à d'autres infections graves. Cette étude a, elle, inversé le spectre en regardant si des infections pourraient favoriser le développement de la sclérose en plaques.

    Certains scientifiques ont suggéré que des infections comme la mononucléose pourraient être pires chez les personnes qui développeront la SEP parce que leur système immunitaire est déjà différent, avance Scott Montgomery, auteur principal de l’étude. Mais il se pourrait que ce soit l'infection qui déclenche la SEP.”

    Les chercheurs ont étudié l'impact de la mononucléose à différents âges chez 2,5 millions de personnes en Suède. L'équipe a également pris en compte la santé des frères et sœurs des participants, ce qui pourrait confirmer ou infirmer le rôle de la génétique familiale dans le développement de la SEP. Au total, les médecins ont diagnostiqué environ 6 000 participants atteints de SEP après l'âge de 20 ans.

    Avoir la mononucléose entre 11 ans et 15 ans est le plus risque

    Les résultats montrent que les enfants qui contractent la mononucléose entre 11 et 19 ans auraient un risque significativement plus élevé de développer la SEP à l'âge adulte. Plus précisément, ce risque était le plus élevé chez les enfants atteints de la maladie infectieuse entre 11 et 15 ans, ce qui constitue la fenêtre typique de la puberté.

    Ceux qui la contractent avant l'âge de 11 ans ont présenté un risque plus faible de SEP. Les chercheurs ont également découvert que le risque de développer la SEP continue de diminuer à mesure que vieillit une personne qui contracte une mononucléose, celui-ci disparaissant pratiquement à l'âge de 25 ans.

    Les auteurs de l'étude affirment que ces infections pendant l'enfance peuvent pénétrer dans le cerveau, où la SEP cause également ses dommages. “Les changements dans le cerveau et le système immunitaire à mesure que les gens vieillissent peuvent aider à expliquer cela”, estime Scott Montgomery.

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    JDF