Enquête de 60 Millions de Consommateurs

Perturbateurs endocriniens : les phtalates polluent nos enfants

 34 molécules en moyenne se concentrent dans le cheveux des enfants. Ces perturbateurs endocriniens altèrent le fonctionnement du système endocrinien.

  • Par Julie Levallois
  • CroMary/epictura
  • 20 Avr 2017
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    Difficile d’échapper aux perturbateurs endocriniens. Que ce soit dans nos sols, nos salles de bains et nos cuisines, ils semblent omniprésents. Peu d’objets ne contiennent pas ces substances qui altèrent le fonctionnement du système endocrinien. Le combat semble donc joué d’avance pour nos chères têtes blondes. Une enquête menée par le magazine 60 Millions de Consommateurs le confirme. En moyenne, 34 molécules suspectes sont retrouvées dans leurs cheveux.

    Pubertés précoces

    Phtalates, bisphénols, pesticides… la liste des candidats au titre de perturbateurs endocriniens est longue. A tel point que le magazine a choisi de les rassembler en sept familles accueillant, au total, plus de 250 molécules. 43 enfants, filles et garçons, ont été sélectionnés pour cette enquête. Et malgré l’interdiction de les utiliser, le bisphénol A et certains phtalates persistent dans l’organisme de ces gamins.

    Les phtalates obtiennent d’ailleurs la palme de la substance la plus concentrée, avec 2 669 picogrammes par milligramme de cheveu. Suivent les métaux lourds et les hydrocarbures aromatiques polycycliques. Au final, les enfants cumulent 34 molécules en moyenne dans leur corps. Mais le bilan peut aller jusqu’à 54 substances pour un enfant.

    Le constat est alarmant car les perturbateurs endocriniens ont la capacité d’interférer avec le développement naturel de l’organisme. « Chez l’enfant, on (les) rend responsables notamment de prématurité, de malformations congénitales, ou encore de puberté précoce », illustre ainsi 60 Millions de Consommateurs. De fait, l’enfance est une période critique. 

    Du bio, du verre, du bois

    Mais peut-on échapper aux perturbateurs endocriniens ? C’est toute la question que soulève cette enquête. Malgré les interdictions successives, des PCB notamment, l’exposition persiste. 60 Millions conseille donc à ses lecteurs d’aérer régulièrement les pièces, afin d’éviter l’accumulation de polluants. Mais agir en amont est aussi possible, à condition de prêter une attention accrue aux étiquetages.

    Privilégier le bio dans la salle de bains et la cuisine est, par exemple, un réflexe salvateur. De même, les consommateurs sont invités à utiliser plutôt du verre que du plastique et éviter les revêtements de sol en PVC (lino, vinyle…). Par mesure de précaution, tout produit pouvant contenir un retardateur de flamme peut être substitué par une alternative.

    Reste à convaincre les autorités d’agir plus fermement vis-à-vis des perturbateurs endocriniens. Dans le cadre de la campagne présidentielle, certains candidats se sont engagés à mettre sur pied une réglementation plus ferme. Mais sans une politique internationale sur le sujet, pas sûr que les cheveux des plus jeunes se dépolluent rapidement.

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    JDF