Selon les besoins des territoires

L'Ordre des médecins demande un numerus clausus régionalisé

L’Ordre des médecins propose de créer un numerus clausus régionalisé, à partir des capacités de formation des universités et des possibilités d’organisation de stages sur les territoires.

  • Par Julien Prioux
  • Pix5/Kasto
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  • 07 Fév 2017
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    L’Ordre des médecins (CNOM) a publié ce mardi son projet de réforme pour la santé en vue de la présidentielle de 2017. Les dix mesures pour transformer le système s'organise autour de quatre grands principes : « libérer en offrant un cadre qui permette de catalyser les énergies des acteurs individuels, simplifier, garantir un réel accès aux soins à tous, mais surtout décentraliser ».

    Le CNOM propose en effet de révolutionner l’organisation en s’appuyant sur les territoires. Et cette demande forte de dépoussiérage touche aussi les études médicales qui devraient être transformées en profondeur. 

    L'institution veut tout d'abord s'attaquer au numerus clausus (nombre d’étudiants admis en seconde année). Selon le Dr Patrick Bouet, président du CNOM, il a fait la preuve de son inefficacité. « Il ne régule pas la démographie médicale, il est contourné (les médecins européens ou extra-européens ainsi que les étudiants français formés à l’étranger représentent actuellement une part croissante des nouveaux médecins), il est inadapté aux besoins », estime-t-il.

    Un numerus clausus régionalisé 

    Ce dernier recommande donc un toilettage alors même que la ministre de la Santé a annoncé récemment une augmentation de 6 % du nombre de candidats admis au concours d’entrée en deuxième année de médecine (+478 places en 2017).

    Le CNOM veut pour sa part créer un numerus clausus régionalisé, « à partir des capacités de formation des établissements universitaires et des possibilités d’organisation de stages durant la scolarité sur les territoires ». En parallèle, l’Ordre préconise de réfléchir à un système de présélection avant la première année commune aux études de santé (PACES), élargie afin de limiter les taux d’échec.

    Concernant la suite des études médicales, le CNOM ne mâche pas non plus ses mots. Avec un diagnostic sévère : « Le second cycle des études médicales pâtit d’un manque de professionnalisation en dehors de l’hôpital. L’enseignement théorique prend une part de plus en plus importante dans les emplois du temps ».

    Plus de chances de réussite aux ECN

    L'Ordre suggère ainsi de de renforcer la professionnalisation du deuxième cycle jusqu’à l’internat. Cette philosophie s'accompagne comme toujours d'un désir de régionalisation désormais revendiqué par la CNOM. A ce titre, il souhaite transformer les ECN (Epreuves Classantes Nationales donnant accès au 3ème cycle des études médicales) en Épreuves classantes interrégionales (ECIR) sur 5 grandes inter-régions.

    Les places disponibles seraient ici définies pour chaque grande inter-région et pour chaque spécialité, en fonction des besoins démographiques régionaux, tels que remontés par les Bassins de Proximité Santé (BPS).

    Ces nouvelles épreuves seraient de plus un système avantageux pour les jeunes internes qui, au lieu de jouer leur affectation future sur un examen unique organisé sur 3,5 jours, auront désormais 6 chances de réussite. Il sera en effet possible de concourir sur plusieurs inter-régions (avec un maximum de 3 concours par année) sur deux années. Une note éliminatoire sera tout de même instaurée, mais avec la possibilité de doublement.

    Des jeunes médecins dans les déserts médicaux

    L'Ordre veut enfin inciter les jeunes diplômés à un exercice volontaire dans les territoires sous-médicalisés via la création d’un nouveau « postDES de territoire ». En contrepartie d’un exercice de trois ans dans une zone en tension, ces médecins bénéficieraient de compensations : avantages sociaux ou fiscaux, progression de carrière plus rapide, avantages conventionnels, etc.

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    JDF