Production de canetons

Grippe aviaire : une suspension à 300 millions d'euros

Pour éradiquer la grippe aviaire, le ministère de l'Agriculture a décidé l'arrêt de la production. Une mesure radicale qui pourrait coûter entre 200 et 300 millions d'euros.  

  • Par Anne-Laure Lebrun
  • SAURA PASCAL/SIPA
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  • 15 Jan 2016
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    La mesure est radicale et d’une ampleur inédite. Pour endiguer l’épizootie de grippe aviaire qui frappe le Sud Ouest de la France depuis fin novembre 2015, le ministère de l’Agriculture a décidé « d’assainir les élevages ». Concrètement, la production de canetons est mise à l’arrêt à compter du 18 janvier. En revanche, l’abattage massif préventif n’aura pas lieu.

    « Face à cette situation et compte tenu des enjeux à la fois sanitaires et économiques, il apparaît nécessaire d’éradiquer efficacement et durablement la maladie dans la filière palmipède (canards et oies, ndlr) et plus largement de retrouver le plus rapidement possible le statut indemne de la France pour l’ensemble de la filière volaille », a expliqué le ministère de l’Agriculture sur son site internet alors que 69 cas d’influenza aviaire hautement pathogène pour les volailles ont été détectés dans 8 départements.


    75 % de la production française

    Plus de 4 000 éleveurs sont concernés par cette décision, soit 75 % de la production française. Pour certains cet arrêt forcé signifie une production figée durant plus de 6 mois. Et bien qu’ils estiment cette procédure de « vide sanitaire » préférable à l’abattage massif de leurs animaux, ils craignent les conséquences financières. Selon le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras, elles pourraient atteindre « 200 à 300 millions d'euros ».

    Un véritable coup dur pour la filière qui espère recevoir l’aide de l’Etat et de l’Europe. Mais pour le ministère, cette décision était plus que nécessaire. « Ce plan permettra la remise en place de canetons sains dans des élevages assainis dès la fin du premier semestre. La production pourra ainsi reprendre pour assurer, dans de bonnes conditions, la production festive de fin d’année », a-t-il indiqué.

    En frappant fort, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, espère restaurer la confiance des pays étrangers. L’objectif affiché est de permettre la réouverture des frontières pour l’ensemble des volailles françaises.

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    JDF