Etude sur la souris

Schizophrénie : le régime des culturistes serait bénéfique

Le régime cétogène est plébiscité par les body-builders. Mais les schizophrènes pourraient aussi en profiter : chez la souris, il réduit les symptômes de la maladie.

  • Par Audrey Vaugrente
  • Arun Sankar K/AP/SIPA
  • 29 Déc 2015
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    Des lipides et peu de sucres. C’est l’approche étonnante que proposent des chercheurs australiens pour lutter contre la schizophrénie. Loin des « traditionnels » neuroleptiques, thymorégulateurs et autres tranquilisants, l’équipe de l’université James Cook (Townsville, Australie) a recouru… au régime cétogène, très prisé des culturistes. Les résultats de leurs expériences, menées sur des souris, sont parus dans la revue Schizophrenia Research.

    Ce régime est aujourd’hui plébiscité pour ses vertus amincissantes. Abaisser fortement la consommation de glucides et booster celles de graisses mime les effets du jeûne. Lors d’une privation alimentaire, l’organisme puisse dans les tissus graisseux. Le foie transforme ensuite cette source d’énergie en corps cétoniques – métabolites produits par la destruction des graisses. Dans le cas du régime cétogène, la forte absorption de lipides provoque un phénomène similaire… sans induire de fonte musculaire.

    Lutter contre les effets secondaires

    Mais il n’y a pas que pour son intérêt esthétique que ce mode d’alimentation est prisé. Depuis les années 1920, il est surtout indiqué aux enfants souffrant d’épilepsie difficile à maîtriser. Cette action sur le cerveau a poussé les Australiens à étudier une autre piste : celle de la schizophrénie.

    L’équipe a donc séparé deux groupes de souris. D’un côté, celles qui ont suivi une alimentation standard. De l’autre, les animaux ont été soumis au régime cétogène - du beurre, du saumon et du fromage par exemple. Ces derniers ont présenté moins de comportements comparables à la schizophrénie. Selon les chercheurs, la production de corps cétoniques permet d’éviter les circuits dysfonctionnels.

    « L’autre avantage de ce régime, c’est qu’il travaille contre la prise de poids, les troubles cardiovasculaires et le diabète de type 2, des effets secondaires courants associés aux médicaments prescrits pour stabiliser la schizophrénie », ajoute le Dr Zoltán Sarnyai, dernier auteur de la publication. Mais avant de passer à une application chez l’homme, ces résultats doivent encore être reproduits sur une population animale différente, dans le cadre d’essais cliniques.

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    JDF