Maladies cardiométaboliques

Le stress chez l'enfant laisse des séquelles à l'âge adulte

Les enfants en détresse psychologique ont un risque accru de développer un diabète et des pathologies cardiaques à l'âge adulte.

  • Par Antoine Costa
  • Carolyn Kaster/AP/SIPA
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  • 29 Sep 2015
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    La détresse psychologique durant l’enfance est associée à un haut risque de maladies cardiovasculaires et de diabète à l’âge adulte, selon une vaste étude publiée ce lundi dans le Journal of the American College of Cardiology. Ce lien resterait par ailleurs très fort même lorsque les souffrances psychologiques s’atténuent à l’âge adulte.

    Pour parvenir à ces conclusions, des chercheurs américains ont analysé les données de santé collectées auprès de 6 700 personnes nées en Grande-Bretagne la même semaine en 1958. Durant 45 ans, les participants ont été étudiés à plusieurs reprises par des médecins (à 7, 11, 16, 23, 33 et 42 ans) afin de rassembler des informations sur leur santé physique et mentale.
    Les scientifiques ont également prélevé des échantillons de sang au 45e anniversaire des volontaires afin d’analyser 9 marqueurs biologiques permettant d’évaluer les risques de maladies cardiovasculaires et de diabète.

    Un impact durable

    En éliminant tous les facteurs confondants comme l’utilisation de médicaments ou le mode de vie, les chercheurs observent que les participants ayant souffert de troubles psychologiques essentiellement pendant l’enfance, et ceux souffrant d’une détresse persistante, ont un risque cardiométabolique plus important que les autres volontaires.

    Par ailleurs, le risque de maladies cardiaques et de diabète chez les personnes souffrant d’un stress persistant à l’âge adulte est plus élevé que celui observé chez les participants en surpoids dans l’enfance.

    Prévention précoce

    « Cette étude confirme que les souffrances psychologiques augmentent le risque de maladies cardiovasculaires et métaboliques, indique Ashley Winning, du département de sciences sociales et comportementales à l’école de santé publique de Harvard (Boston, Massachusetts). Leurs effets peuvent se déclencher plus tard dans la vie. »

    Pour les auteurs, la mise en place de mesures de prévention dans l’environnement familial et scolaire des enfants peut être un moyen efficace pour diminuer l’impact néfaste à long terme du stress. Mises en œuvre très précocément, ces stratégies seraient encore plus efficaces.  

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    JDF