Bilan de santé de l'OMS

Un Européen sur trois fume toujours

L'OMS dresse le bilan de santé de l'Europe et revient sur les objectifs définis par les pays à l'horizon 2020, dont la baisse de la mortalité précoce.

  • Par Léa Surugue
  • Francis Dean/REX/REX/SIPA
  • 23 Sep 2015
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    L’OMS publie ce mercredi son rapport de santé en Europe 2015. Un rendez-vous que l’Organisation honore tous les trois ans, afin de dresser le bilan de santé des pays européens et des anciennes républiques soviétiques. En 2012, l’Europe a adopté une série d’objectifs de santé à l’horizon 2020, notamment la réduction des taux de mortalité prématurée de 1,5 % par an, et l’augmentation de l’espérance de vie des populations.

    Bonne nouvelle : les efforts de prévention et de soins associés aux maladies cardiovasculaires, au cancer, au diabète ou aux maladies respiratoires chroniques, sont en train de payer. L’OMS estime que, depuis 2012, ces mesures ont permis de diminuer le taux de mortalité précoce associé à ces maladies de 2 % par an, dans 28 pays, dépassant les objectifs prévus par l’Europe.

    Les efforts de prévention sur les maladies cardiovasculaires y seraient pour beaucoup. Celles-ci sont en effet responsables de plus de la moitié des décès prématurés en Europe, et leur meilleure prise en charge aurait fortement contribué à la réduction de la mortalité.

     

    Tabac et alcool, des efforts à intensifier

    Tabac et alcool constituent des facteurs de risques importants des maladies cardiovasculaires et respiratoires. Les chiffres semblent encourageants au premier abord. Entre 2010 et 2012, le nombre de fumeurs a diminué de 1,8 % en moyenne dans 39 pays. Quant à l’alcool, si les données ne sont pas disponibles après 2010, la région avait connu une baisse de la consommation de 10 % en cinq ans. Une tendance qui devrait s’accélérer, selon les experts.

    Néanmoins, l’OMS souligne que ces efforts sont encore insuffisants pour atteindre les objectifs prévus pour 2020, car l’Europe reste encore la région du monde qui connaît les plus hauts taux de consommation de tabac et d’alcool.
    D’après le rapport, 30 % des Européens seraient fumeurs. Par exemple, en Russie, le pays le plus affecté par le phénomène, près de 60 % des hommes fument.

     

    Source : OMS

    Et en dépit des améliorations constatées en matière d’alcool, les Européens sont toujours les plus gros buveurs : près de 11 litres d’alcool pur consommés par personne et par an, en 2010.

     

    Source : OMS

    Le fléau de l’obésité

    Cependant, l’évolution qui inquiète le plus les experts de l’OMS reste la prévalence accrue de l’obésité et du surpoids au sein de la population européenne. D’après les données disponibles depuis 2010, 50 % de la population européenne serait en surpoids (avec un indice de masse corporelle de plus de 25), et 23 % obèse. L’OMS estime qu’il s’agit là d’un des plus importants défis sanitaires du 21e siècle.

    La proportion de personnes en surpoids dépasse les 50 % dans les pays étudiés. Source: OMS.

     

    La réduction de la mortalité liée aux maladies cardiovasculaires, en bonne voie, pourrait perdre sa longueur d’avance. Le message de l’OMS est clair. Tant que des politiques de prévention plus efficaces ne seront pas mises en place, les experts estiment que les progrès réalisés pour atteindre les objectifs 2020 de réduction de la mortalité et d'augmentation de l’espérance de vie pourraient être mis à mal.

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    JDF