Santé vaginale

Hygiène vaginale : attention, certains produits d'hygiène intime sont plus nocifs qu’il n’y paraît

Les produits d’hygiène intime pourraient être plus nocifs que bons pour la santé. C’est ce que suggère une nouvelle étude, réalisée par des chercheurs canadiens. Elle atteste de l’existence d’un lien entre ces produits et les infections vaginales. 

  • Par Mégane Fleury
  • monticelllo/iStock
  • 17 Avr 2018
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    95% des Canadiennes utilisent des produits d’hygiène intime. Pourtant, ces gels, lingettes et autres crèmes pourraient être plus dangereux que bénéfiques pour la santé vaginale. C’est en tous cas ce que suggère les résultats d’une recherche publiée sur le site BMC Women’s Health. L’étude a été réalisée par des chercheurs de l’université de Guelph au Canada. Ils montrent que les femmes qui utilisent des produits d’hygiène intime ont trois fois plus de risques de développer des infections vaginales. 

    Un risque de mycose huit fois plus élevé 

    Pour mener cette recherche, les scientifiques ont interrogé 1 500 Canadiennes. Ils se sont intéressés à leurs habitudes en termes d’hygiène vaginale, aux produits qu’elles utilisaient, et à la fréquence de leurs problèmes vaginaux. La plupart des produits cités étaient des lingettes, des gels nettoyants, des crèmes anti-démangeaisons, des crèmes hydratantes et des lubrifiants. Les femmes utilisant des gels nettoyants ont un risque huit fois plus élevé d’avoir une mycose, et 20 fois plus de risques de développer une infection bactérienne. Celles utilisant des lingettes avaient deux fois plus de risques d’avoir une infection urinaire. Pour celles utilisant des lubrifiants ou des gels hydratants, le risque de mycoses étaient deux fois et demies plus élevé. 

    Un lien avec le microbiote vaginal

    Pour les chercheurs, il est nécessaire de poursuivre les recherches afin de mieux comprendre le lien entre ces infections et les produits utilisés. "Ces produits préviennent potentiellement le développement des bonnes bactéries, celles dont le vagin a besoin pour combattre les infections", explique Kieran O’Doherty, le directeur de cette recherche. 

    Dans le vagin, on trouve ce qu’on appelle le microbiote vaginal, un ensemble de bactéries. Leur rôle est de protéger le milieu des infections. On trouve par exemple des lactobacilles ou des streptocoques. Ces bactéries font du vagin un milieu acide. De fait, le pH qui mesure l’acidité ou l’alcalinité, est compris entre 3,8 et 4,5 à l’intérieur du vagin. Or en-dessous de 7, c’est un milieu acide, au-dessus, c’est un milieu alcalin. Dans la zone vulvaire et péri-anale, le pH est compris entre 4,8 et 7,5. Pour l’hygiène intime, il faut utiliser des produits dont le pH ne va pas déséquilibrer celui des zones intimes, donc neutre. 

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    JDF