Gynéco-obstétrique

Cancer du col de l’utérus : la vaccination réduit toutes les lésions pré-cancéreuses

La vaccination contre le papillomavirus humain est associée à une réduction spectaculaire des lésions pré-cancéreuses du col de l’utérus chez les jeunes femmes. Elle est d'autant plus efficace qu'elle est réalisée tôt.

  • Dzurag / istock
  • 04 Avr 2019
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    Le virus du papillomavirus humain (HPV) est l’infection sexuellement transmissible (IST) d'origine virale la plus courante. Certains types d’HPV sont responsables d'infections bénignes, mais autres peuvent être à l'origine du cancer du col de l'utérus. C’est pourquoi la vaccination contre le HPV est fortement recommandée dès l’adolescence aux jeunes filles.

    Une nouvelle étude vient justement confirmer cela en chiffres : la vaccination anti-HPV serait associée à une réduction de 80% de tous les types de lésions précancéreuses (CIN1, 2+ or 3+). Cette étude a été publiée dans le BMJ.

    Une IST fortement associée au cancer

    Des études antérieures ont déjà prouvé que la vaccination protège contre les types de papillomavirus les plus cancérigènes, le 16 et le 18, responsables de 70% des cas de cancer du col de l'utérus dans le monde. Cette étude, contrairement aux autres, a utilisé les données de population pour calculer l'effet de la vaccination systématique sur les lésions pré-cancéreuses.

    L’Écosse a mis en place un programme national de dépistage du cancer du col de l’utérus et, en 2008, a lancé un programme national de vaccination contre le VPH pour les filles de 12 et 13 ans, avec un programme de rattrapage jusqu’à 18 ans. Ainsi, une équipe de chercheurs de l’Université d’Édimbourg a décidé d’utiliser ces données. Ils ont donc mesuré l’impact de la vaccination systématique avec le vaccin bivalent HPV (qui cible les types 16 et 18 du HPV) sur les niveaux de cellules anormales et de lésions cancéreuses.

    Plus on est vacciné tôt, plus le vaccin est efficace

    Les chercheurs ont donc analysé les registres de vaccination et de dépistage de 138 692 femmes nées entre 1988 et 1996, qui avaient entre 12 et 20 ans. Les données incluent les femmes non vaccinées, les femmes éligibles pour le vaccin de rattrapage (à 14-17 ans) et les femmes vaccinées à 12 ou 13 ans. Après avoir pris en compte d’autres facteurs pouvant avoir de l’importance, ils ont constaté que, par rapport aux femmes non vaccinées nées en 1988, les femmes vaccinées nées en 1995 et 1996 affichaient en moyenne une réduction 80% de lésions cancéreuses. Un plus jeune âge à la vaccination était associé à une efficacité vaccinale accrue (86% pour les femmes vaccinées de 12 à 13 ans, par rapport à 51% pour les femmes vaccinées à 17 ans).

    Les chercheurs soulignent néanmoins certaines limites à l'étude. En effet, l’analyse s’est limitée aux femmes ayant participé au dépistage du cancer du col de l’utérus à 20 ans (51% pour les femmes vaccinées et 23% pour les femmes non vaccinées), ce qui a peut-être conduit à une surestimation de l’efficacité du vaccin puisqu’il y avait plus de participantes vaccinées.

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    JDF